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Les forces armées thaïlandaises ont lancé des raids aériens le long de la frontière contestée avec le Cambodge après des affrontements qui ont fait au moins un soldat thaïlandais tué, selon un communiqué militaire. L’escalade survient alors que Phnom Penh et Bangkok s’accusent mutuellement d’être à l’origine des violences.
Récit de l’armée thaïlandaise
Le lundi, le porte-parole de l’armée thaïlandaise, le major-général Winthai Suvari, a déclaré que des appareils avaient été déployés pour « réprimer » des attaques cambodgiennes après la mort d’un soldat dans la province d’Ubon Ratchathani.
Selon la déclaration thaïlandaise :
- Les tirs auraient débuté vers 05h05 (22:00 GMT dimanche).
- Le premier rapport faisant état d’un soldat tué serait arrivé vers 07h00, heure locale.
- Au moins quatre autres personnes ont été blessées lors des affrontements.
Version cambodgienne et réponse de Phnom Penh
Le Cambodge a contesté le récit thaïlandais. L’armée cambodgienne a affirmé sur sa page Facebook que ce sont les forces thaïlandaises qui ont lancé la première attaque vers 05h00, et que ces incidents faisaient suite à « de nombreuses actions provocatrices » menées par la Thaïlande ces derniers jours.
Phnom Penh a également indiqué qu’elle ne souhaitait pas être entraînée dans un conflit direct et a souligné son engagement à respecter les accords antérieurs et à résoudre les différends pacifiquement selon le droit international.
Contexte du cessez-le-feu et tentatives de paix
Ces attaques s’inscrivent dans une nouvelle flambée de violence entre les deux voisins après un cessez-le-feu qui avait mis fin à cinq jours d’affrontements meurtriers en juillet.
Faits marquants :
- Au moins 48 personnes avaient été tuées lors des affrontements de juillet et environ 300 000 personnes avaient été temporairement déplacées.
- Le cessez-le-feu avait été négocié par le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim et le président des États-Unis, Donald Trump, et un accord de paix élargi avait été signé à Kuala Lumpur en octobre.
- Le chef de l’État malaisien, également président en exercice de l’ASEAN, a appelé les deux pays à la retenue et à l’utilisation des mécanismes diplomatiques en place.
Pour plus de contexte sur les récents développements et les conditions du cessez-le-feu, voir : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/11/cambodia-denies-thai-landmine-claims-as-truce-hangs-in-the-balance
Incidents récents et cessez-le-feu remis en question
Le cessez-le-feu avait déjà été mis à l’épreuve le mois précédent après l’explosion d’une mine antipersonnel qui a mutilé un soldat thaïlandais. La Thaïlande avait alors annoncé la suspension de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu.
Phnom Penh avait nié toute responsabilité dans l’explosion, affirmant qu’il s’agissait d’un engin résiduel datant d’anciens conflits.
Article lié : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/10/thailand-suspends-cambodia-peace-deal-after-landmine-blast
Réactions nationales et conséquences humanitaires
Les nouveaux affrontements ont entraîné de nouvelles évacuations et perturbations civiles des deux côtés de la frontière.
- La région de la 2e Armée thaïlandaise a indiqué qu’environ 35 000 personnes avaient été évacuées depuis les zones frontalières.
- Le porte-parole de l’administration provinciale d’Oddar Meanchey (Cambodge) a rapporté que « de nombreux villageois vivant près de la frontière fuient pour se mettre en sécurité ». La province a aussi suspendu les cours pour la journée.
- L’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen a appelé les troupes de première ligne à la patience et a accusé les forces thaïlandaises de chercher à « nous attirer dans un combat » visant à détruire le cessez-le-feu et la déclaration de paix.
- Hun Sen a également encouragé les athlètes participant aux Jeux d’Asie du Sud-Est, prévus en Thaïlande, à « participer normalement ».
Pour un reportage sur les évacuations récentes : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/13/cambodia-evacuates-hundreds-from-disputed-thai-border-as-tensions-reignite
Origine du différend frontalier
La Thaïlande et le Cambodge se disputent depuis plus d’un siècle la souveraineté de points non délimités le long de leur frontière terrestre de 817 km.
Cette frontière avait été cartographiée pour la première fois en 1907 par la France, alors puissance coloniale au Cambodge. Les tensions latentes ont périodiquement dégénéré en escarmouches, dont un échange d’artillerie d’une semaine en 2011.
Informations complémentaires
Un autre incident tragique survenu récemment dans le pays voisin et rapporté par la presse est le déraillement d’un bus de nuit au Cambodge, qui a coûté la vie à 16 passagers : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/21/cambodia-night-bus-plunges-off-a-bridge-killing-16-passengers
Le conflit Thaïlande Cambodge reste une source de tensions régionales, avec des répercussions humanitaires importantes et des appels internationaux à la désescalade.