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Tragédie au match de football en Guinée : des dizaines de morts

by Sara
Guinée

Tragédie au match de football en Guinée : des dizaines de morts

Des affrontements et une bousculade qui a suivi ont causé la mort de dizaines de personnes lors d’un match de football en Guinée, selon des responsables de la santé.

La violence a éclaté dimanche après-midi à Nzerekore, la deuxième plus grande ville de Guinée, qui compte 200 000 habitants, où des supporters rivaux ont envahi le terrain suite à une décision controversée de l’arbitre, a rapporté le site d’actualités Guineenews.

Le nombre exact de victimes reste incertain. Des responsables de la santé, cités par l’agence de presse AFP, ont évalué le bilan à plusieurs dizaines, un médecin déclarant qu’il pourrait atteindre environ 100. “Il y a des corps alignés à perte de vue dans l’hôpital,” a déclaré le médecin. “D’autres sont allongés par terre dans les couloirs. La morgue est pleine.”

Cependant, Al Jazeera n’a pas pu vérifier de manière indépendante ces chiffres de victimes.

Réactions gouvernementales et violences

Le Premier ministre guinéen, Bah Oury, a condamné la violence et appelé au calme dans une déclaration publiée sur X dimanche. Il a indiqué que le gouvernement ferait une annonce une fois toutes les informations recueillies.

Les affrontements ont commencé après que des supporters de l’équipe visiteuse, Labe, aient lancé des pierres sur le terrain en raison d’un appel de l’arbitre, ce qui a poussé la police à déployer des gaz lacrymogènes, selon le site d’actualités local Mediaguinee. Plus tard, des manifestants en colère ont également vandalisé et incendié le poste de police de Nzerekore, a rapporté Guineenews.

“Tout a commencé par une décision contestée de l’arbitre. Ensuite, les fans ont envahi le terrain,” a déclaré un témoin à l’AFP.

Contexte du match et tensions politiques

Selon Mediaguinee, le match faisait partie d’un tournoi organisé en l’honneur du leader militaire de la Guinée, Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2021 et s’est auto-proclamé président.

De tels tournois sont devenus courants dans ce pays d’Afrique de l’Ouest alors que Doumbouya envisage une éventuelle candidature à l’élection présidentielle prévue l’année prochaine. L’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), une coalition de partis d’opposition, a fustigé le tournoi, le qualifiant de tentative d’avancer la “candidature illégale et inappropriée” de Doumbouya.

Le Président de la Guinée, Mamady Doumbouya, à l'Assemblée générale des Nations Unies.

Le président de la Guinée, Mamady Doumbouya, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre 2023 (Timothy Clary/AFP)

Doumbouya et les enjeux militaires

Doumbouya a pris le pouvoir par la force en septembre 2021 en renversant le gouvernement du président Alpha Condé, qui l’avait placé à la tête d’une force d’élite chargée de protéger le chef de l’État contre de tels coups d’État.

Sous pression internationale, il a promis de restituer le pouvoir à un gouvernement civil d’ici fin 2024, mais a depuis clairement indiqué qu’il ne le fera pas. Le leader militaire s’est “exceptionnellement” promu au rang de lieutenant général en janvier et s’est élevé au rang de général de l’armée le mois dernier.

Doumbouya a supervisé une répression continue contre la dissidence, de nombreux leaders de l’opposition étant détenus, traduits en justice ou contraints à l’exil. Une “charte de transition” rédigée par les dirigeants militaires peu après le coup d’État stipule qu’aucun membre de l’armée ne peut se présenter aux élections nationales ou locales.

Cependant, les partisans de Doumbouya ont récemment exprimé leur soutien à sa candidature à l’élection présidentielle. À la fin septembre, les autorités ont indiqué que des élections destinées à rétablir l’ordre constitutionnel auraient lieu en 2025.

Doumbouya fait partie d’un groupe d’officiers qui ont pris le pouvoir en Afrique de l’Ouest depuis 2020, aux côtés de dirigeants militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

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