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Jo Berry, militante pour la paix, a partagé une plateforme avec Patrick Magee, l’homme ayant tué son père lors d’un attentat de l’IRA, plus de 300 fois. Cette amitié improbable a vu le jour dans un contexte des plus tragiques, alors que les chemins de Jo et de son frère Edward se sont radicalement séparés après la perte de leur père.
Un engagement pour la paix
Il y a 40 ans, Sir Anthony Berry, député conservateur, a été tué dans l’attentat à la bombe de l’IRA au Grand Hôtel de Brighton. Depuis ce jour, Jo a décidé de tirer quelque chose de « positif » de cette expérience dévastatrice. Elle a rencontré le tueur de son père et a développé une « amitié inhabituelle », comme elle l’a décrit à MailOnline cette semaine.
Âgée de 67 ans, Jo a consacré des décennies à sa campagne pour la paix et la résolution des conflits. Elle croit fermement que Magee, condamné à huit peines de réclusion à perpétuité en 1986 et libéré en 1999 dans le cadre de l’Accord du Vendredi Saint, a changé.
Dans un documentaire de la BBC diffusé cette semaine, Magee a décrit sa première rencontre avec Jo, réalisant que son père était un homme aimant et bon, et non un « symbole », comme il l’avait pensé auparavant. Il lui a déclaré : « Je suis désolé d’avoir tué votre père. »
Des chemins opposés
Edward, le frère de Jo, est quant à lui en désaccord avec cette approche. Âgé de 64 ans, il a également été interviewé dans le documentaire et a exprimé qu’il n’avait « aucun engagement » avec Magee. Pour lui, le terroriste était avant tout un « fonctionnaire » chargé de « faire un travail ».
Bien que Jo et Edward partagent des liens familiaux avec la défunte princesse Diana, leur manière de gérer la perte de leur père diffère grandement. Edward a eu une carrière réussie dans l’industrie alimentaire et n’a jamais partagé l’engagement de sa sœur envers la campagne de paix.
Le jour de l’attentat
Le 12 octobre 1984, un attentat à la bombe a eu lieu au Grand Hôtel de Brighton, visant à tuer Margaret Thatcher. Magee avait caché la bombe dans sa chambre, et lorsqu’elle a explosé, cinq personnes ont perdu la vie. Sir Anthony Berry était l’une des victimes, et sa femme a été gravement blessée.
Ce jour-là, Jo se trouvait à Londres et devait se rendre en Afrique, tandis qu’Edward, qui vivait à Brighton, avait eu la chance de voir son père la veille. La tragédie a frappé alors qu’ils faisaient tous deux face à une perte inimaginable.
Une amitié complexe
Malgré l’horreur de ce qui s’est passé, Jo a choisi de ne pas considérer Magee comme un ennemi. Elle cherchait à comprendre les motivations qui poussent une personne à commettre des actes de violence. Sa première rencontre avec Magee a été marquée par une empathie qui a permis de briser les murs qu’il avait érigés. Jo a déclaré : « Je ne voulais pas avoir un ennemi. »
Cette amitié, bien que complexe, a permis à Jo de poursuivre sa mission de paix, même si elle n’oublie jamais qu’il est celui qui a causé la mort de son père.
Répercussions et réflexions
Depuis 2001, Jo et Magee ont voyagé à travers le monde pour donner des conférences sur la paix et la résolution des conflits. Leur prochain événement aura lieu à Londres, dans l’église où Jo a fait le vœu de transformer sa douleur en quelque chose de positif.
Un impact durable
Si Edward ne comprend pas la démarche de sa sœur, il partage néanmoins une certaine paix intérieure. Ils ont tous deux choisi de ne pas vivre dans la colère ou la rancœur, bien qu’ils aient des visions opposées sur la relation avec Magee. Edward reste convaincu que le terrorisme est une forme de lâcheté et appelle à un dialogue ouvert plutôt qu’à la violence.