Table of Contents
Le SNUipp-FSU, syndicat majeur des enseignants du premier degré, exprime ses réserves concernant les questionnaires destinés aux élèves à la suite des voyages scolaires. Ces outils, conçus pour recueillir des témoignages sur d’éventuels faits de violences, suscitent des critiques relatives à leur adaptation aux enfants.
Des questions trop larges pour les enfants
Le mardi 22 avril, sur franceinfo, Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, a souligné que certaines questions des questionnaires sont « beaucoup trop larges pour des enfants ». Ces questionnaires seront envoyés aux élèves internes ou à ceux ayant participé à des voyages scolaires dans le but d’identifier d’éventuelles violences vécues lors de ces déplacements.
Elle a précisé que la même série de questions s’adresse aussi bien aux enfants de six ans qu’à ceux de dix ans, ce qui pose problème : « Un enfant de six ans ne va pas répondre de la même façon qu’un enfant de dix ans », a-t-elle expliqué, mettant en évidence une inadéquation de l’outil avec les différentes tranches d’âge concernées.
L’anonymat du questionnaire remis en cause
Un autre point critique évoqué par Guislaine David concerne l’anonymat du questionnaire. Selon elle, cette caractéristique empêche d’identifier précisément quels enfants ont rencontré des difficultés ou ont subi des violences durant le voyage scolaire.
Elle insiste sur le fait que « le questionnaire en lui-même ne sera pas suffisant pour aider les enseignants à repérer les élèves qui sont victimes de violences sexuelles », soulignant ainsi les limites de ce dispositif dans la lutte contre les abus scolaires.
Un dispositif en cours de finalisation
Ces questionnaires s’inscrivent dans le cadre d’un plan initié par la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, à la suite de l’affaire des violences sexuelles à Notre-Dame de Bétharram. Avant leur déploiement, ils doivent encore faire l’objet de discussions entre le ministère et les organisations syndicales.
Une réunion est programmée à la fin du mois pour finaliser les questionnaires. Un test pilote sera effectué dans plusieurs établissements dans les semaines à venir, suivi d’un premier bilan en juin. L’objectif est de généraliser ce dispositif à la rentrée scolaire de septembre, afin d’améliorer la détection des violences à l’école.