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La France se positionne comme un acteur clé dans le secteur des data centers, avec une infrastructure en pleine expansion qui pourrait tripler sa puissance d’ici 2033. Actuellement, le pays abrite 322 data centers, se plaçant au sixième rang mondial derrière les États-Unis et la Chine.
État des lieux des data centers en France
Parmi les 322 data centers recensés, une majorité est située en région parisienne, qui en compte 136. Ces installations, bien que nombreuses, sont souvent de taille modeste en raison de la densité urbaine. Des communes comme Marcoussis, au sud de la capitale, accueillent également treize data centers, bénéficiant d’un foncier plus abordable.
D’autres métropoles françaises participent à cette dynamique, avec 9 data centers à Marseille, 6 à Strasbourg, et 6 à Sophia-Antipolis, selon les données de sources spécialisées. Le reste des data centers est dispersé à travers le territoire, souvent à l’unité.
Une puissance en forte croissance
Selon une étude du cabinet EY, la puissance installée en France pourrait passer de 600 mégawatts actuellement à 1,8 gigawatt d’ici 2033. Lors d’un sommet sur l’intelligence artificielle tenu au Grand Palais à Paris en février, des investissements dépassant les 100 milliards d’euros ont été annoncés. À Rungis, une importante plateforme logistique, un méga data center de 130 mégawatts est également en projet.
Les enjeux énergétiques
Pour alimenter tous ces data centers, la France devra s’assurer d’un approvisionnement énergétique robuste. Grâce à sa capacité électrique, le pays est un terrain favorable pour l’implantation de ces infrastructures. La relance des réacteurs nucléaires EPR, annoncée par Emmanuel Macron en 2022, vise à répondre à cette demande croissante, avec un investissement estimé entre 70 et 80 milliards d’euros pour six nouvelles centrales d’ici 2038.
Impacts environnementaux
La consommation d’énergie des data centers est significative, représentant 2 % de l’électricité mondiale, dont 11 % en France, ce qui équivaut à la consommation de la région parisienne. Leur empreinte carbone a doublé en deux ans, et ces infrastructures contribuent déjà à 0,3 % des émissions de gaz à effet de serre. Cette situation est aggravée par la dépendance de certains data centers en Chine à des centrales au charbon.
De plus, ces installations nécessitent d’importantes quantités d’eau pour le refroidissement des machines. Aux États-Unis, Google a révélé qu’il pompait 28 milliards de litres par an, dont deux tiers pour ses data centers. En France, les prélèvements annuels sont estimés à 681 000 mètres cubes, mais peuvent atteindre dix fois ce chiffre en tenant compte de la consommation indirecte, équivalent à 100 000 individus.