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Le Roborock Saros Z70 marque une étape intrigante dans l’univers des aspirateurs robots avec son bras articulé capable de saisir de petits objets au sol, pour ensuite les déplacer et libérer ainsi les zones à nettoyer. Ce robot multifonction, présenté au dernier CES et attendu en France dès le 12 mai, suscite autant la curiosité que des interrogations quant à son utilité réelle. Nous avons testé cette innovation pour en mesurer le potentiel et les limites.
Une prouesse technique remarquable
Roborock a réussi à intégrer un bras articulé dans un châssis compact de seulement 8 cm d’épaisseur, reprenant les dimensions des modèles Saros 10 et 10R. Ce bras se replie entièrement sous une vitre fumée située sur le dessus du robot, qui se soulève uniquement lors de son déploiement.
Le Saros Z70 mesure environ 30 cm de long et dispose de trois articulations : une pour le rangement dans le corps du robot, et deux autres pour ajuster la hauteur et la distance de la pince située à l’extrémité du bras. Cette pince peut également pivoter pour adapter son angle selon l’objet à manipuler.
Pour guider avec précision ses déplacements et la préhension, le robot est équipé d’une caméra frontale classique pour détecter les obstacles, ainsi que d’une seconde caméra placée sous la pince. Cette double vision lui confère une dextérité notable, lui permettant de saisir rapidement des objets, bien qu’il ait parfois besoin de quelques ajustements au départ.
Après avoir attrapé un objet, le robot peut le déposer temporairement sur une zone propre adjacente pour effectuer son nettoyage, ou le ranger définitivement dans un emplacement dédié.
Un système de rangement conditionné et limité
Roborock fournit une corbeille en carton pour recueillir les objets déplacés, et l’application permet de définir une autre zone de rangement dans la maison. L’activation du bras est désactivée par défaut et nécessite donc une configuration préalable via la carte de la maison dans l’application, où l’on indique également l’emplacement exact de la corbeille.
Le robot trie les objets selon leur type et les range dans les zones appropriées. L’utilisateur peut choisir manuellement les objets à ranger, mais la liste des objets « compatibles » reste malheureusement restreinte. Seuls des textiles légers comme des chaussettes, chiffons, chaussons, claquettes ou boulettes de papier sont pour l’instant reconnus.
Des contraintes techniques encore fortes
Le Saros Z70 ne peut pas saisir n’importe quel objet. Outre une limite de poids fixée à 300g, seuls les objets figurant dans une liste prédéfinie peuvent être manipulés. Cette sélection trop restrictive limite pour l’instant l’utilité du bras articulé. De plus, la reconnaissance via caméra et intelligence artificielle peut parfois être erratique, entraînant des tentatives infructueuses ou le simple contournement de l’objet.
La détection d’obstacles via le système StarSight 2.0 n’est pas toujours fiable non plus, ce qui peut compliquer la navigation. Par ailleurs, les conditions d’emplacement des objets sont précises : les chaussettes ne doivent pas être étendues, les chaussons doivent être éloignés des murs, etc.
Roborock assure que la liste des objets compatibles s’enrichira avec les mises à jour, mais l’absence de possibilité de renvoyer manuellement le robot pour ranger des objets non reconnus est regrettable. En cas d’échec, le robot rentre simplement à sa station ou se met en veille, la pince ne pouvant être débloquée à distance pour des raisons de sécurité.
Des commandes manuelles pour expérimenter
Pour les utilisateurs souhaitant s’amuser, l’application offre des commandes de contrôle manuel, aussi bien pour les déplacements du robot que pour l’articulation de la pince. Deux modes sont disponibles : un mode directionnel pour guider la pince et un mode plus précis agissant sur chaque articulation du bras.
Cependant, manipuler la pince à distance reste complexe et fastidieux. Cette fonctionnalité ludique rappelle les machines à pince des fêtes foraines, mais la rapidité et la simplicité de ramasser soi-même les objets restent largement préférables.
En résumé, si l’intégration technique du bras articulé dans le Roborock Saros Z70 est impressionnante, son utilité pratique demeure limitée par la jeunesse de la partie logicielle. À l’heure actuelle, cet ajout semble davantage relever du gadget que d’une véritable révolution dans la robotique domestique. Reste à attendre les futures mises à jour pour juger si ce robot peut véritablement automatiser le rangement des petits objets dans la maison, sans multiplier les risques de blocage ou de panne.