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Hicham Benohoud, photographe et ancien professeur d’arts plastiques, a consacré une partie importante de sa carrière à capturer l’essence d’une société marocaine qu’il perçoit comme aliénante et uniforme. Entre 1994 et 2002, il a photographié ses élèves dans des mises en scène qui illustrent ce qu’il considère comme l’effacement de l’individu. Ces œuvres sont désormais réunies dans son livre récemment réédité, « The Classroom ».
Un parcours engagé
Originaire de Marrakech, Hicham Benohoud a passé treize années à enseigner les arts plastiques dans sa ville natale avant de s’installer en France. Ses premières images, réalisées dans les salles de classe, visaient à montrer l’enfermement et l’aliénation des jeunes marocains. « Mon espoir était que ces élèves ouvrent les yeux sur leur condition », confie l’artiste.
Des images révélatrices
Les portraits d’enfants que Benohoud a capturés révèlent une tension sociale palpable. Les expressions et les poses des enfants, souvent mises en scène avec soin, sont accompagnées de fils de pêche symbolisant les liens invisibles qui les retiennent. Selon Benohoud, « ces visages se ressemblent tous, aucun ne sort du lot ». Cette uniformité est accentuée par le choix du noir et blanc, qui, bien que pratique à l’époque, renforce l’idée d’une société sans distinction individuelle.
Une critique sociale
À travers son œuvre, Hicham Benohoud dénonce un fonctionnement social qu’il juge « anormal ». Sa photographie vise à éveiller les consciences sur les contraintes qui pèsent sur les individus dans la société marocaine, où le concept d’individualité, typiquement occidental, semble absent. Son travail reste une invitation à réfléchir sur les dynamiques sociétales et les réalités vécues par les générations futures.