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Le film *Queer*, réalisé par Luca Guadagnino et sorti en France le 26 février, est une adaptation du roman éponyme de l’écrivain William S. Burroughs, figure emblématique de la Beat Generation. L’éditeur américain Ira Silverberg, qui a connu Burroughs, partage son ressenti sur cette œuvre cinématographique, évoquant des souvenirs d’une époque où l’homosexualité était encore taboue.
Un récit poignant
Dans *Queer*, Guadagnino met en lumière la relation tumultueuse entre William Lee, alter ego de Burroughs, un écrivain quinquagénaire en proie à ses démons à Mexico, et le jeune GI Eugene Allerton. Les critiques s’accordent à dire que Daniel Craig livre une performance remarquable, bien que le film suscite des opinions divisées.
Les influences de Burroughs
Silverberg, ayant été consulté par Guadagnino lors de la création du film, exprime ses craintes quant à l’interprétation du style pop du réalisateur, jugé éloigné des thèmes sombres qui caractérisent l’œuvre de Burroughs. L’écrivain, connu pour ses luttes personnelles, avait commencé à écrire *Queer* au début des années 1950, après un événement tragique ayant coûté la vie à sa femme.
Son manuscrit, qui a été publié de manière posthume en 1985, explore les défis et les tragédies de la vie queer, des thèmes que Silverberg espérait voir mieux représentés dans le film.
Une approche romantique
Selon Silverberg, *Queer* présente une vision plus romantique et moins singulière que celle du livre. Il compare cette adaptation à celle de *Le Festin nu* par David Cronenberg, qui, à son avis, a su capturer l’essence de Burroughs. Le film de Guadagnino, bien que visuellement élégant, semble, selon lui, manquer de la profondeur émotionnelle qui caractérise l’œuvre originale.
“Ce nouveau film terriblement élégant semble tiède,” déclare Silverberg, ajoutant qu’il n’a pas ressenti l’esprit de Burroughs à travers cette adaptation.
Une réflexion sur les relations queers
Malgré ses critiques, le film réussit à toucher Silverberg, lui rappelant une époque où l’homosexualité était stigmatisée. Il évoque la résonance des relations transactionnelles présentées, qui ont suscité chez lui une réflexion profonde sur ses propres expériences dans la culture gay.
“J’ai pleuré en m’interrogeant sur les notions d’intention et d’intégrité dans ces relations,” confie-t-il, soulignant l’impact émotionnel que le film a eu sur lui.
Conclusion personnelle de l’éditeur
Pour Silverberg, si *Queer* parvient à toucher ne serait-ce qu’une seule personne, alors il aura rempli sa mission. Le film soulève des questions essentielles sur l’identité et l’amour dans un cadre historique où l’homosexualité était souvent condamnée.