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Vous avez sans doute entendu parler ces dernières années des « zones bleues », ces régions où les habitants vivent plus longtemps et en meilleure santé. Leur point commun principal réside souvent dans leur alimentation, typiquement un régime méditerranéen. Ce régime privilégie les aliments entiers comme les fruits, légumes, légumineuses, protéines et produits laitiers faibles en gras, tout en limitant la viande rouge, les aliments transformés et l’alcool. Cependant, selon le Dr Taylor Kuhn, neuropsychologue clinicien et neuroscientifique, l’alimentation seule ne suffit pas à garantir une longue vie en bonne santé.
Se stimuler intellectuellement tout au long de la vie
Le Dr Kuhn explique que la stimulation cognitive est indispensable pour vivre plus longtemps. « Les neuroscientifiques et cliniciens qui étudient le vieillissement cognitif ont identifié des stratégies clés pour renforcer la résilience cérébrale et prévenir le déclin neurodégénératif », souligne-t-il. Participer à des activités mentalement stimulantes – lire, apprendre de nouvelles compétences, jouer d’un instrument ou résoudre des énigmes – aide à maintenir la neuroplasticité et la flexibilité cognitive.
Il a notamment été démontré que les personnes bilingues ou celles qui continuent à apprendre tout au long de leur vie disposent de plus grandes réserves cognitives, retardant ainsi l’apparition potentielle de démence. Il est cependant important que ces activités soient réalisées sans stress et apportent réellement du plaisir.
De son côté, le Dr Olivier de Ladoucette, gérontopsychiatre, rappelle qu’« un cerveau vieillit seulement s’il n’est pas stimulé ». Il cite l’exemple d’Edgard Morin, centenaire toujours intellectuellement actif. Il insiste sur la nécessité de garder son esprit en éveil et de sortir de sa zone de confort intellectuel par des activités diverses. Cette stimulation est d’autant plus bénéfique si elle s’effectue en groupe, favorisant échanges et motivation.
Maintenir des liens sociaux
La stimulation intellectuelle passe aussi par la qualité des interactions sociales. Le Dr Kuhn précise que des recherches approfondies montrent que les interactions sociales régulières protègent contre la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de déclin cognitif.
Une vie sociale riche est liée à une meilleure vitesse de traitement de l’information, une mémoire plus vive et une capacité visuo-spatiale accrue avec l’âge. Être entouré de personnes choisies est également source de détente et de plaisir, deux éléments essentiels pour un bon fonctionnement mental.
Lors d’une conférence sur la longévité, le Dr de Ladoucette citait Paul Valéry : « un homme seul est toujours en mauvaise compagnie ». Il rappelle que l’homme est naturellement grégaire et a besoin des autres, surtout en vieillissant. La solitude et l’isolement favorisent de nombreux problèmes de santé physique et mentale. S’entourer, échanger, se sentir utile en groupe est donc indispensable pour bien vieillir et donner un sens à sa vie.
Cultiver la gratitude
Le bien-être émotionnel est aussi un facteur clé de la longévité. Le Dr Kuhn souligne que « les émotions positives améliorent les processus neurochimiques qui soutiennent la mémoire et la prise de décision ». La gratitude, le rire et les échanges amicaux favorisent cette longévité émotionnelle.
Une étude parue en juillet 2024 dans la revue JAMA Psychiatry a démontré que les femmes exprimant de la gratitude présentent un risque réduit de décès prématuré. Selon les chercheurs, ces sentiments positifs peuvent véritablement augmenter la durée de vie chez les personnes âgées.
Sur TikTok, la neuroscientifique américaine Emily McDonald recommande la pensée positive pour le cerveau. Elle insiste sur le fait que ce que l’on se répète influence profondément notre réalité. Réciter des affirmations positives, surtout au réveil, permet au cerveau de se programmer pour une journée joyeuse et motivante.
Le Dr Kuhn résume ainsi : « Les gens peuvent prolonger leur longévité en combinant un mode de vie typique des zones bleues – régime principalement végétal, activité physique régulière, liens sociaux solides, gestion du stress et sommeil suffisant – avec curiosité, adaptabilité, engagement intellectuel et ouverture aux nouvelles expériences ». Les centenaires qui restent intellectuellement actifs et émotionnellement flexibles ont ainsi plus de chances de vivre plus longtemps et en meilleure santé.