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Les barres de céréales hyperprotéinées et muffins enrichis ne passent pas inaperçus: emballages vitaminés, promesses marketing et saveurs régressives s’insèrent parfaitement dans le décor d’un compte Instagram fitness. Pourtant, une fois consommés sur une période de trois semaines, ces aliments peuvent révéler des effets inattendus sur le corps et l’esprit. Cet essai suit l’expérience d’un journaliste sportif de 39 ans, entre curiosité et prise de conscience, pour révéler les répercussions physiques, digestives et émotionnelles d’une démarche axée sur une alimentation riche en protéines.
Semaine 0 : la prise de position
À 39 ans, père de famille et sportif régulier, il privilégie une alimentation simple et peu transformée composée d’œufs, légumes, riz, haricots, fruits, viandes et poissons. L’idée de revenir à ce type de routine sans effort, grâce à des produits tout prêts, est séduisante. « Moi qui avais pris 7 kilos de muscles à 20 ans grâce à la créatine et aux shakes, j’étais curieux de voir ce que cette nouvelle génération de produits pourrait m’apporter… sans passer des heures en cuisine », confie-t-il.
Avec l’aide d’un collègue, il rassemble tout ce qu’il peut trouver d’aliments enrichis en protéines et se lance dans l’expérience, motivé par l’objectif d’une alimentation riche en protéines et pratique pour le quotidien.
Semaine 1 : le choc sucré
Dès les premières bouchées, le constat est clair : ces produits sont extrêmement sucrés. Le sucre provient d’édulcorants variés et parfois exotiques, et certaines saveurs affichent des intitulés intrigants comme « Sundae Funday » ou « punch tropical ». Cette douceur intense provoque une confusion gustative et une satiété qui se montre rapidement excessive.
Une autre conséquence se fait très vite sentir: ballonnements, diarrhée et inconfort intestinal peuvent accompagner cette surcharge protéique et ces édulcorants non nutritifs. Même les pâtes protéinées, riches en fibres, n’apportent pas le répit escompté et aggravent le trouble digestif. Le chroniqueur oscille entre collations sucrées et passages chez les toilettes, signe d’un début d’expérience pas tout à fait maîtrisé.
Semaine 2 : la saturation
Le plus inattendu n’est pas physique mais émotionnel : très vite, la faim diminue. Les produits riches en protéines rassasient rapidement et freinent l’envie de consommer d’autres aliments, comme les légumes ou les fruits. Les repas deviennent monotones et artificiels, et la sensation de satiété se transforme en dégoût.
Pour varier, il tente des innovations — chips de protéines émiettées en chapelure sur du poisson, porridge protéiné garni de fruits secs — mais la lassitude s’installe rapidement. Il se retrouve face à une boîte d’aliments enrichis, incapable de choisir quoi manger ensuite, et affirme se sentir « abruti, lent, et un peu dégoûté de moi-même », résumant l’effet psychologique d’une alimentation répétitive et ultra-transformée.
Semaine 3 : l’acceptation
Aux alentours du 15e jour, l’organisme semble s’être adaptés. Les troubles digestifs s’atténuent, et les collations enrichies passent sans effort. L’appétit pour l’exercice repart à la hausse: il retourne à la salle deux fois par semaine et reprend les haltères à domicile.
Sur le plan physique, les transformations restent timides: le poids et les mesures des bras restent stables, mais le tour de poitrine augmente légèrement, d’un centimètre environ. L’amélioration est modeste mais réelle, signe que l’organisme réagit au régime riche en protéines sans pour autant trahir une progression spectaculaire.
Le verdict
À l’issue de l’expérience, il retrouve avec plaisir des repas simples et peu transformés, et surtout le plaisir de cuisiner. Le corpus protéiné a permis quelques gains musculaires, mais la dégustation d’aliments bruts et la joie de cuisiner se voient temporairement compromises.
« J’ai appris que ces aliments hyperprotéinés peuvent dépanner, mais ne remplacent pas une alimentation équilibrée. On ne mange pas seulement pour se muscler, on mange aussi pour se faire plaisir ».