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Chaque printemps, les chenilles processionnaires, petites larves poilues se déplaçant en file indienne, fascinent les promeneurs et habitants proches des pins. Pourtant, si leur procession est naturelle, ces insectes présentent un risque sanitaire réel, notamment pour les enfants et les animaux. Une fillette de 4 ans a récemment été gravement blessée à l’œil après un contact avec ces chenilles dans son jardin en Eure-et-Loir, rappelant l’importance de la vigilance.
Deux espèces nuisibles actives de janvier à août
En France, deux types de chenilles processionnaires posent problème pour la santé : celle du pin et celle du chêne. Elles se distinguent par l’arbre hôte et leur coloration — brun orangé pour la processionnaire du pin, gris argenté pour celle du chêne — et mesurent jusqu’à quatre centimètres.
Ces espèces sont désormais présentes dans tous les départements français, un phénomène accentué par le réchauffement climatique. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), la processionnaire du pin est active de janvier à mai avec un pic d’exposition en mars, tandis que celle du chêne se rencontre d’avril à août, avec un pic en juin. Les hivers doux et vagues de chaleur favorisent une apparition plus précoce des chenilles.
Les poils urticants, une menace pour l’homme et les animaux
Contrairement à une idée reçue, les chenilles processionnaires ne piquent ni ne mordent. Leur défense repose sur de petits poils urticants renfermant une protéine irritante, la thaumétopoéine. Ces poils se détachent facilement et peuvent être transportés par le vent sur plusieurs dizaines de mètres.
Au contact de la peau, des yeux, du nez ou de la bouche, ces poils libèrent une toxine provoquant des réactions similaires à une piqûre d’ortie : boutons rouges, cloques, démangeaisons. En cas d’exposition importante, des symptômes plus graves peuvent survenir, tels que malaises ou chutes de tension. L’inhalation des poils peut aussi générer toux, écoulements nasaux, voire des crises d’asthme.
Heureusement, les cas graves restent rares. Une étude de l’Anses révèle que moins de 5 % des expositions entraînent des effets modérés, souvent liés à un contact avec les yeux. Toutefois, les enfants, par leur curiosité, sont particulièrement vulnérables : ils peuvent mettre ces chenilles en bouche, risquant des œdèmes au visage et des difficultés respiratoires.
Les animaux domestiques, notamment les chiens, sont aussi exposés à un danger sérieux. La morsure d’une chenille peut provoquer chez eux des inflammations sévères voire une nécrose de la langue.
Conseils pour éviter les risques près des nids
L’Office National des Forêts (ONF) rappelle plusieurs mesures essentielles pour se protéger :
- Porter des vêtements couvrants lors de promenades en forêt ou en zones boisées urbaines.
- Éviter les arbres portant des nids de chenilles et tenir les enfants ainsi que les animaux à distance.
- Ne jamais toucher ni les chenilles vivantes ou mortes, ni les nids, qu’ils soient récents ou anciens.
- En cas de vent fort, éviter de faire sécher le linge à l’extérieur près d’arbres infestés pour ne pas ramener de poils urticants sur les vêtements.
Si une exposition survient, il est crucial de ne pas se frotter les yeux. En cas de poil dans l’œil, consulter rapidement un ophtalmologue. Pour les lésions cutanées, il faut éviter de frotter pour ne pas casser les poils invisibles, prendre une douche tiède et changer de vêtements. En cas de symptômes persistants, un avis médical est recommandé, tout comme un suivi vétérinaire pour les animaux exposés.