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Une personne sur quatre devient un jour incapable d’exercer son métier en raison d’une maladie grave, qu’elle soit physique ou psychique. Comprendre ce que cela signifie précisément, quelles assurances peuvent s’avérer indispensables et comment fonctionnent les indemnisations est essentiel pour assurer sa sécurité financière en cas d’invalidité professionnelle.
L’invalidité professionnelle : un risque fréquent et souvent lié à la santé mentale
Selon l’association allemande des actuaires, un quart des actifs devient au moins une fois incapable d’exercer son métier. Ce ne sont pas uniquement les accidents qui provoquent cette situation, mais surtout des maladies telles que la dépression, le burnout ou encore des pathologies graves comme le cancer. Bastian Kunkel, courtier en assurances et fondateur de « Versicherungen mit Kopf », souligne que la nature du travail importe peu : que l’on travaille huit heures assis à un bureau ou sur un toit, les risques de maladie invalidante sont similaires.
Durée variable de l’invalidité professionnelle
L’invalidité professionnelle ne dure pas forcément toute la vie. On considère qu’une personne est invalide dès lors qu’elle ne peut plus, à plus de 50 %, exercer son métier pendant au moins six mois. En général, les salariés bénéficient d’une indemnisation de leur employeur pendant les six premières semaines. Ensuite, la caisse d’assurance maladie verse un indemnité de maladie pendant 72 semaines, soit environ un an et demi. Passé ce délai, les prestations s’arrêtent.
Pour les cas d’incapacité de travail prolongée, des allocations sociales peuvent être demandées, mais leur obtention est soumise à des critères stricts. En 2023, la pension d’invalidité versée en Allemagne s’élevait en moyenne à 1 001 euros après déduction des cotisations sociales, un montant insuffisant pour maintenir un niveau de vie confortable.
Assurer au moins 80 % de son revenu net grâce à une assurance invalidité professionnelle
Bastian Kunkel met en garde : se reposer uniquement sur les prestations étatiques est risqué, car elles sont souvent insuffisantes pour préserver son style de vie. L’assurance invalidité professionnelle (assurance invalidité) est donc cruciale. Elle verse une rente mensuelle en cas d’incapacité à exercer son métier actuel, avec un taux d’acceptation des demandes avoisinant 80 % selon le syndicat allemand des assureurs (GDV).
Pour bénéficier d’une telle rente, la personne doit être incapable d’accomplir au moins la moitié de ses tâches professionnelles pour une durée supérieure à six mois. Cette évaluation est réalisée par des médecins et des experts de l’assureur via des questionnaires spécifiques. L’importance des « tâches partielles » est notamment prise en compte : par exemple, la capacité à téléphoner, travailler sur ordinateur ou assister à des réunions. Certaines fonctions essentielles, comme la conduite d’un véhicule pour un commercial, peuvent également être déterminantes.
La somme convenue à l’avance est versée après quelques semaines, indépendamment des revenus antérieurs, mais ne peut dépasser ceux-ci, conformément au principe d’interdiction de l’enrichissement. Il est recommandé de garantir au moins 80 % de son revenu net, en fonction de la capacité financière de l’assuré, afin de préserver son niveau de vie. En cas de guérison, les versements cessent, tandis que le contrat reste actif.
L’importance de bien s’informer avant de souscrire une assurance invalidité
Souscrire une assurance invalidité professionnelle ne doit jamais se faire sans accompagnement, car de nombreuses erreurs peuvent mener à un refus de versement malgré des années de cotisations. Il est conseillé de faire appel à des professionnels, comme des courtiers en assurance ou des conseillers honoraires. Par ailleurs, s’informer auprès des associations de consommateurs ou via des guides financiers fiables permet de mieux comprendre les enjeux et de poser les bonnes questions.
Un point clé est la clause de renonciation à la “référence abstraite”, qui interdit à l’assureur d’affecter la personne à un métier totalement différent en cas d’invalidité, contrairement à ce qui peut se produire avec la pension d’invalidité étatique. La plupart des contrats récents intègrent cette garantie, ainsi que des options d’augmentation de la somme assurée sans nouvel examen médical, notamment en cas de naissance ou d’évolution familiale.
Le contrat doit idéalement couvrir la période jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite, généralement 67 ans. Plus la souscription est précoce, plus le tarif est avantageux, avec des cotisations débutant autour de 50 euros par mois. Il est même possible de souscrire pour des enfants dès 10 ans, avec une protection qui se poursuit sans nouvel examen médical à leur majorité ou à l’entrée dans la vie professionnelle.
Répondre avec exactitude aux questions de santé
Le coût d’une assurance invalidité varie notamment selon l’âge, les activités et les loisirs, pouvant atteindre 100 à 150 euros par mois pour les plus âgés ou les professions à risque. Par exemple, les couvreurs, exposés à des efforts physiques intenses et des risques de chute, paient des primes plus élevées que les employés de bureau. Certains contrats permettent un changement de profession assurée avec ajustement tarifaire, mais pas l’inverse, garantissant que l’assuré ne sera pas pénalisé après la souscription.
La sélection des assurés est également conditionnée par les réponses aux questions médicales préalables. Des antécédents graves, comme une maladie cardiovasculaire chronique, peuvent entraîner un refus, tandis que des allergies bénignes ne posent généralement pas de problème. Il est essentiel de répondre honnêtement, sous peine de voir le contrat annulé en cas de déclaration fausse ou incomplète. L’assureur peut vérifier les informations médicales jusqu’à dix ans en arrière.
Bastian Kunkel insiste sur la nécessité d’une préparation approfondie des antécédents médicaux avant de remplir les formulaires, ce qui peut prolonger le processus de souscription sur plusieurs semaines. Les erreurs ou omissions, parfois dues à des diagnostics erronés, peuvent compliquer la procédure de validation.
Les Vorerkrankungen et certaines professions peuvent compliquer l’obtention d’une assurance invalidité
Il n’est pas toujours facile d’obtenir un contrat d’assurance invalidité à un tarif raisonnable, notamment en présence de problèmes de santé antérieurs, comme des troubles psychiques. Susanne Meunier, experte de la Stiftung Warentest Finanzen, indique que les jeunes ayant déjà suivi une psychothérapie peuvent se voir refuser une couverture. Dans ce cas, il est conseillé d’attendre que ces épisodes soient considérés comme non pertinents par l’assureur.
Un refus auprès d’un assureur ne doit pas décourager : il existe plus de 50 compagnies proposant des rentes invalidité, et un courtier peut soumettre une demande anonyme afin de trouver une solution adaptée. Certains métiers à très haut risque, comme les démineurs ou les plongeurs extrêmes, sont souvent exclus des contrats. Pour ces professions, des alternatives existent, telles que l’assurance incapacité totale de travail, la couverture des fonctions essentielles ou l’assurance maladies graves.