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Le cancer colorectal est une tumeur maligne qui affecte la muqueuse interne du côlon ou du rectum, formant la dernière partie du tube digestif. Ce type de cancer figure parmi les plus courants à l’échelle mondiale. Plusieurs facteurs augmentent les risques, notamment l’âge, les maladies inflammatoires intestinales, la génétique, ainsi que des habitudes de vie comme la consommation excessive de viande rouge, d’alcool, le tabagisme ou encore l’obésité. À l’inverse, un apport suffisant en vitamine D pourrait jouer un rôle protecteur contre cette maladie, selon une étude récente publiée dans la revue Nutrients.
Les chercheurs ont mené une méta-analyse regroupant 50 études concernants plus de 1,3 million de patients. Ils ont ainsi observé que les individus bénéficiant d’un apport adéquat en vitamine D présentaient un risque réduit de 25 à 58 % de développer un cancer du côlon. Par ailleurs, chaque dose supplémentaire de 2,5 microgrammes de vitamine D prise en supplément se traduirait par une diminution de 4 % du risque de survenue de la maladie.
Les mécanismes protecteurs de la vitamine D contre le cancer du côlon
La vitamine D pourrait limiter l’inflammation, un processus à l’origine de modifications cellulaires pouvant devenir cancéreuses. Elle agirait également en facilitant la destruction des cellules tumorales et en freinant la croissance des tumeurs. Ce rôle serait rendu possible grâce à un renforcement du système immunitaire, qui joue un rôle clé dans la surveillance et l’élimination des cellules anormales.
Une carence en vitamine D de plus en plus fréquente
« La vitamine D joue un rôle essentiel dans la prévention et le traitement du cancer colorectal. L’efficacité de cette vitamine semble dépendre du dosage, de l’état individuel des patients et de la durée du traitement », explique le professeur János Tamás Varga, auteur principal de l’étude.
Malheureusement, une carence en vitamine D touche une proportion croissante de la population, notamment dans les zones urbaines où la pollution atmosphérique et les infrastructures réduisent l’exposition au soleil. Les chercheurs estiment qu’environ 40 % des Européens présentent une carence en vitamine D, dont 13 % souffrent d’une carence sévère.
Les auteurs soulignent néanmoins certaines limites à leurs travaux, liées à l’hétérogénéité des dosages et aux différents stades de cancer des patients inclus dans les études. Ils appellent donc à des recherches complémentaires pour mieux définir le dosage optimal et confirmer l’efficacité de la vitamine D dans la prévention du cancer colorectal.
La vitamine D : un nutriment essentiel à connaître
En France, plus de la moitié de la population présenterait un déficit en vitamine D. Les recommandations officielles conseillent un apport quotidien de 3,1 microgrammes pour les adultes âgés de 18 à 79 ans. Cette vitamine est principalement synthétisée grâce à l’exposition aux rayons UV du soleil, mais elle peut également être apportée par certains aliments :
- Poissons gras (saumon, maquereau, sardines)
- Viande rouge
- Jaunes d’œufs
- Chocolat noir
La vitamine D est cruciale pour l’absorption du calcium et du phosphate, essentiels au maintien de la santé des os, des dents, des nerfs et des muscles. Elle joue aussi un rôle important dans le bon fonctionnement du système immunitaire.
Une carence peut entraîner des troubles osseux et des déformations. Un bilan sanguin peut aider à détecter un déficit : un taux inférieur à 25 nmol/L indique une carence. En cas de supplémentation, il est important de ne pas dépasser 100 microgrammes par jour, sous peine de risquer une hypercalcémie, qui peut fragiliser les os et endommager les reins et le cœur.
Une incidence croissante des diagnostics précoces de cancer du côlon
Cette étude intervient dans un contexte où les diagnostics précoces de cancer du côlon augmentent à l’échelle mondiale. Une publication récente dans The Lancet a mis en lumière une hausse notable des cas détectés chez les personnes âgées de 25 à 49 ans dans 27 pays. Les augmentations annuelles les plus marquées ont été observées en Nouvelle-Zélande (4,0 %), au Chili (4,0 %) et à Porto Rico (3,8 %).
Aux premiers stades, le cancer du côlon se manifeste rarement par des symptômes. Lorsqu’ils apparaissent, ils peuvent inclure :
- Diarrhée
- Constipation
- Sang dans les selles
- Fatigue chronique
- Douleurs abdominales
- Perte de poids inexpliquée