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Comment les angoisses nocturnes perturbent le sommeil
Tout le monde s’est, au moins une fois dans sa vie, tourné et retourné dans son lit, ou réveillé en sursaut en pleine nuit. Selon la Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre et spécialiste du sommeil, ces angoisses nocturnes ne suivent pas un schéma prédéfini : « Il peut s’agir de difficultés d’endormissement, d’éveils angoissés, de sensations d’étouffement, de cauchemars… » explique-t-elle.
Le phénomène est très fréquent, le sommeil étant facilement perturbé par les soucis. Les pensées qui tournent dans la tête empêchent d’atteindre cet état de relaxation indispensable pour plonger dans les bras de Morphée, et y rester. « En général, c’est le contexte global qui est en cause, avec des difficultés ou des événements de vie qui rendent le sommeil compliqué. Dans les périodes d’anxiété, on passe souvent un cap où le sommeil est entrecoupé d’éveils avec une sensation d’inconfort, de boule au ventre ou à la gorge », confirme la psychiatre.
Dans certains cas – et c’est moins connu- les angoisses nocturnes révèlent une pathologie sous-jacente qui nécessite une prise en charge adaptée.
Angoisses nocturnes : de multiples causes
L’anxiété est la cause la plus fréquente d’angoisses nocturnes. Elle se manifeste, par exemple, par une sensation de mal-être à la tombée de la nuit, une peur de s’endormir ou de ne pas réussir à se rendormir. La dépression s’accompagne aussi souvent d’insomnies.
Au grand âge, il n’est pas rare d’être la proie d’angoisses nocturnes. « Chez certaines personnes âgées, en particulier celles qui sont seules et isolées, des peurs ressurgissent à la tombée de la nuit. Les épisodes d’angoisse vespérale sont connus dans les Ehpad. L’arrivée de la nuit est vécue comme plus dangereuse que les périodes où on peut contrôler son environnement grâce à la lumière », explique Sylvie Royant-Parola.
Un traumatisme génère souvent ce type d’angoisses. « Les personnes qui ont subi des événements agressifs, violents ou destructurants, comme un viol, une prise d’otages ou la guerre, en souffrent fréquemment. Au cours de leurs rêves, ces personnes revivent l’événement lors de cauchemars. Elles se réveillent très angoissées, le cœur battant », observe la psychiatre.
Des angoisses nocturnes fréquentes chez les enfants
Chez les enfants, les angoisses nocturnes sont le plus souvent liées à la peur du noir ou à un cauchemar particulièrement marquant. « Tous les parents ont vu leur enfant réclamer de la lumière pour dormir ou regarder sous le lit pour vérifier qu’il n’y a pas de monstre », souligne la psychiatre.
Ces peurs ne sont pas de même nature que les terreurs nocturnes, autre trouble du sommeil fréquent chez l’enfant. « Ces terreurs nocturnes correspondent à un état de dissociation. Des scènes violentes sont vécues au cours du sommeil et se manifestent par des cris, des mouvements et de la peur ».
Angoisses nocturnes : faut-il consulter un médecin ?
Sylvie Royant-Parola conseille : « Les angoisses nocturnes, en particulier si elles sont liées à l’anxiété de la journée, peuvent durer quelques semaines et se normaliser. Mais si elles se reproduisent pendant plus de trois mois, il vaut mieux en parler à un médecin ».
Quelles solutions pour en finir avec les angoisses nocturnes ?
Dans un contexte d’anxiété, des techniques reconnues comme la relaxation et la méditation en pleine conscience aident à se rendormir. Pour apprendre à les maîtriser, on peut se faire aider d’une appli ou d’un psychothérapeute.
En cas de cauchemars récurrents, la technique RIM (répétition d’imagerie mentale) a montré son efficacité. « Supervisée par un psychologue ou un psychiatre, cette technique permet de reconstruire le scénario du cauchemar ».