Home SantéConflit autour de la destruction de contraceptifs en Belgique : démenti officiel

Conflit autour de la destruction de contraceptifs en Belgique : démenti officiel

by Sara
France, Belgique, États-Unis

Depuis juillet, des associations féministes surveillent l’entrepôt de Geel : au centre du débat figurent des contraceptifs, Belgique, USA, destruction, politique anti-avortement, après des informations faisant état d’une possible incinération d’un stock d’implants, de stérilets et de pilules achetés par l’USAid et destinés à des pays africains.

Réponse officielle en Belgique face aux déclarations sur contraceptifs, Belgique, USA, destruction, politique anti-avortement

Les révélations publiées vendredi par le New York Times affirmant que «tous les contraceptifs auraient été détruits sur ordre de l’administration Trump» ont été formellement contestées par les autorités belges. Le cabinet du ministre flamand de l’Environnement et de l’Agriculture, qui gère le dossier, a adressé un démenti à Libération, estimant que les déclarations de l’USAid «affirmant que les contraceptifs stockés chez Kuehne & Nagel» à Geel ont été détruits sont «incorrectes».

Le gouvernement flamand détaille les contraintes réglementaires belges sur l’incinération : «Selon l’Agence publique pour la gestion des déchets dans la région de Flandre, en Belgique, ces produits sont soumis à l’interdiction d’incinération des biens réutilisables. Une telle incinération ne peut avoir lieu que si une dérogation à l’interdiction d’incinération est accordée par le ministre de l’Environnement et qu’une double taxe sur l’incinération des déchets est payée.» Le cabinet ajoute : «À ce jour, aucune dérogation de ce type n’a été demandée ni accordée».

Le porte-parole du ministre Jo Brouns a précisé que «le service chargé de l’application de la loi du ministère de l’Environnement a effectué des inspections sur place et a confirmé qu’aucun envoi n’avait été envoyé à l’incinération». Selon lui, le stock reste «dans sa totalité» intact.

Deuil diplomatique, offres d’achat et procédures

Le stock concerné avait été acquis par l’USAid et était destiné à des pays africains. Les premières informations publiques, à la mi-juillet, indiquaient que l’administration Trump souhaitait le détruire, une décision présentée comme s’inscrivant dans le démantèlement de l’USAid et la politique anti-avortement du président.

Plusieurs organisations, dont la Fondation Gates et une fondation liée au Fonds d’investissement pour l’enfance, ainsi que l’ONG britannique MSI Reproductive Choices, ont proposé de racheter le stock, selon le New York Times et des documents internes consultés par le quotidien. Ces offres auraient été rejetées par l’administration américaine.

Le New York Times évoque une enveloppe estimée à 167 000 dollars pour la destruction. Converti approximativement, ce montant représente environ 153 640 €.

Éléments diffusés par les États‑Unis et contestations

Dans le reportage, une porte‑parole de l’USAid est citée :

«Le président Trump s’engage à protéger la vie des enfants à naître partout dans le monde. L’administration ne fournira plus de contraception abortive sous couvert d’aide étrangère»

Cette formulation laisse entendre, à tort selon les opposants, que les contraceptifs visés seraient abortifs ; or, aucun des produits concernés n’est abortif.

Les informations obtenues par le quotidien américain ne précisent ni la date ni le lieu exact de la destruction alléguée. Une incinération sur le sol français avait été évoquée début août, avec mention d’incinérateurs capables de prendre en charge ce type de matériel, mais les autorités belges indiquent qu’aucun envoi n’a été opéré.

Réactions des ONG et démarches diplomatiques

Sarah Shaw, directrice du plaidoyer pour MSI Reproductive Choices, a déclaré à Libération avoir proposé de racheter le stock. Sarah Durocher, présidente du Planning familial, a qualifié la décision de l’administration américaine de «décision dramatique» qui «met en danger la vie de millions de femmes», et a regretté «le manque de réactions de la part de la France, qui n’a pas pris une seule fois la parole à ce sujet».

Le ministère belge des Affaires étrangères indique, de son côté, avoir «engagé des démarches diplomatiques auprès de l’ambassade des Etats‑Unis à Bruxelles» et assure continuer d’explorer «toutes les options diplomatiques et juridiques disponibles pour éviter la destruction des produits».

Coûts invoqués et justification administrative citée

Selon un mémo consulté par le New York Times, l’administration américaine aurait motivé la destruction pour «éviter de contrevenir à une directive administrative mettant fin au soutien aux organisations impliquées dans des pratiques reproductives coercitives». Les documents et correspondances internes cités par le quotidien expliquent que des offres de rachat ont été écartées au profit d’une procédure de destruction évaluée à environ 153 640 €.

Les autorités belges maintiennent néanmoins qu’aucune démarche formelle d’incinération n’a été introduite sur leur territoire et que, à ce stade, le stock reste sous contrôle en Belgique.

Contraceptifs | Belgique | Usa | Destruction | Politique Anti-avortement | Politique | Santé Reproductive | France | États-unis
source:https://www.liberation.fr/international/les-etats-unis-affirment-avoir-detruit-des-contraceptifs-stockes-en-belgique-le-ministre-flamand-dement-20250912_X2W3UVLJ5VE4PJO6KZY4XEJK4E/

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