Home SantéDécouverte d’une cause clé du dysfonctionnement rénal chez les diabétiques

Découverte d’une cause clé du dysfonctionnement rénal chez les diabétiques

by Sara
États-Unis, Japon

Des chercheurs ont identifié un petit peptide produit par des bactéries intestinales qui migrerait vers les reins, déclenchant une cascade d’inflammation, de cicatrisation et de fibrose responsable d’une complication majeure du diabète. Cette découverte jette une nouvelle lumière sur la télécrose rénale diabète et ouvre la voie à des stratégies thérapeutiques ciblées.

Étude, institutions et publication

La recherche a été menée conjointement par des équipes de l’University of Illinois Urbana–Champaign (États-Unis) et de l’Université de Miyazaki (Japon).

Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications le 25 août et relayés par le site EurekAlert. Un compte rendu lié dans la presse arabe est disponible sur Al Jazeera: https://www.aljazeera.net/health/2024/9/25/%D8%A7%D9%84%D8%AF%D8%B1%D8%A7%D8%B3%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%B7%D8%A8%D9%8A%D8%A9-%D8%A3%D9%86%D9%88%D8%A7%D8%B9%D9%87%D8%A7-%D9%88%D8%AF%D8%B1%D8%AC%D8%A9

Le peptide « corisin » : origine et détection

Les chercheurs ont repéré des taux élevés d’un peptide, nommé corisin, produit par la bactérie Staphylococcus aureus présente dans l’intestin. Pour une présentation de cette bactérie : https://www.aljazeera.net/health/2018/9/14/%D9%85%D8%A7-%D9%87%D9%8A-%D8%A8%D9%83%D8%AA%D9%8A%D8%B1%D9%8A%D8%A7-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%83%D9%88%D8%B1%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D9%86%D9%82%D9%88%D8%AF%D9%8A%D8%A9#:~:text=%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%83%D9%88%D8%B1%D8%A7%D8%AA%20%D8%A7%D9%84%D8%B9%D9%86%D9%82%D9%88%D8%AF%D9%8A%D8%A9%20%D8%A7%D9%84%D8%B0%D9%87%D8%A8%D9%8A%D8%A9%20(Staphylococcus%20Aureus,%D8%A7%D9%84%D8%B9%D9%86%D8%A8%20%D8%B9%D9%86%D8%AF%20%D8%B1%D8%A4%D9%8A%D8%AA%D9%87%D8%A7%20%D8%AA%D8%AD%D8%AA%20%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AC%D9%87%D8%B1.).

Les niveaux sanguins de corisin se sont révélés nettement plus élevés chez des patients atteints de fibrose rénale liée au diabète que chez des témoins sains.

Méthodes employées

Les équipes ont combiné plusieurs approches pour tracer le rôle du corisin :

  • Analyses de sang et d’urine de patients diabétiques présentant une fibrose rénale.
  • Expérimentations sur des modèles murins atteints de fibrose rénale.
  • Simulations informatiques et essais in vitro menés en collaboration avec le laboratoire du professeur Dewakar Shukla pour suivre le trajet du peptide depuis l’intestin jusqu’au rein.

Mécanisme d’action observé

Les expériences ont montré que le corisin se lie à l’albumine, l’une des protéines les plus abondantes du sang, ce qui lui permet de circuler dans la circulation sanguine.

Arrivé aux reins, le peptide se détache de l’albumine pour s’attaquer aux structures délicates responsables de la filtration du sang et de la formation de l’urine. Il accélère la sénescence des cellules rénales et déclenche :

  • des réponses inflammatoires,
  • la mort cellulaire,
  • l’accumulation de tissu cicatriciel et la progression de la fibrose.

Preuves thérapeutiques chez l’animal

Pour tester la causalité, les chercheurs ont administré aux souris des anticorps neutralisants dirigés contre le corisin.

Les résultats ont montré un ralentissement marqué de la détérioration rénale :

  • ralentissement du vieillissement cellulaire rénal,
  • réduction significative de la fibrose rénale chez les animaux traités.

Selon Esteban Gabazza, professeur assistant en sciences animales à l’University of Illinois, « traiter les souris avec un anticorps neutralisant le corisin a freiné le vieillissement des cellules rénales et réduit fortement la fibrose. »

Implications cliniques et perspectives

Le Dr Taro Yasuma, co-auteur et clinicien à l’Université de Miyazaki, rappelle que la fibrose rénale induite par le diabète est une cause majeure d’insuffisance rénale dans le monde et que ses facteurs déclenchants restent en grande partie méconnus.

Les auteurs soulignent que, bien qu’aucun anticorps ne soit actuellement approuvé pour une utilisation humaine contre le corisin, les résultats ouvrent la possibilité de développer un nouveau traitement visant à protéger les reins des patients diabétiques.

Conséquences pour la prise en charge du diabète

Les thérapies actuelles visent principalement le contrôle de la glycémie et de la pression artérielle, mais elles n’arrêtent pas la progression de la fibrose. La mise au point d’un traitement ciblant le corisin pourrait compléter les approches existantes.

Isaac Cann, professeur en sciences animales à l’University of Illinois et co-responsable de l’étude, souligne : « Nos nouvelles données indiquent que le corisin est un acteur caché du déclin rénal chez les patients diabétiques, et que le bloquer pourrait offrir une nouvelle voie de protection rénale. »

Rappels et suites attendues

Les résultats plaident pour des recherches supplémentaires afin :

  • d’affiner la compréhension du rôle du microbiote intestinal dans la santé rénale,
  • de valider la sécurité et l’efficacité d’anticorps anti-corisin chez l’humain,
  • d’explorer d’autres stratégies visant à limiter la migration ou l’action du peptide.

Ces travaux pourraient transformer la manière dont on aborde la télécrose rénale diabète et offrir de nouveaux espoirs aux patients à risque d’insuffisance rénale.

source:https://www.aljazeera.net/health/2025/8/31/%d8%af%d8%b1%d8%a7%d8%b3%d8%a9-%d8%aa%d8%ad%d9%84-%d9%84%d8%ba%d8%b2-%d8%aa%d9%84%d9%81-%d8%a7%d9%84%d9%83%d9%84%d9%89-%d9%84%d8%af%d9%89-%d9%85%d8%b1%d8%b6%d9%89-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%83%d8%b1%d9%8a

You may also like

Leave a Comment