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Petit rappel : qu’est-ce qu’une cystite ?
La cystite est une infection urinaire basse qui touche principalement la vessie. Elle est la plupart du temps provoquée par une bactérie présente naturellement dans notre intestin, Escherichia coli, qui remonte l’urètre et peut coloniser la vessie.
Chez la femme, la cystite est particulièrement fréquente, en partie parce que l’urètre est plus court et se situe près de l’anus et du vagin, ce qui facilite l’entrée des germes. Les symptômes typiques incluent une sensation de brûlure en urinant, des envies fréquentes d’uriner, des douleurs pelviennes et parfois des urines troubles ou malodorantes.
- Une sensation de brûlure ou de picotement en urinant
- Des envies fréquentes d’uriner (même pour quelques gouttes)
- Des douleurs pelviennes diffuses
- Parfois des urines troubles ou malodorantes
À noter : dans les formes simples, il n’y a généralement pas de fièvre.
La sexualité est-elle toujours en cause ?
« Non, la sexualité n’est pas systématiquement responsable d’une cystite… mais elle joue parfois un rôle », répond Dre Julia Maruani, gynécologue médicale à Marseille. Lors d’un rapport, les mouvements peuvent favoriser la migration de bactéries vers l’urètre, surtout si la flore vaginale est déséquilibrée ou si l’hygiène n’est pas adaptée.
Cependant, toutes les cystites ne sont pas liées à l’activité sexuelle. Des jeunes filles, des femmes ménopausées ou même des femmes sans activité sexuelle peuvent aussi en souffrir. Chez les femmes ménopausées, la baisse d’œstrogènes fragilise les muqueuses urogénitales, augmentant la vulnérabilité aux infections.
En résumé, la sexualité peut être un déclencheur, mais ce n’est pas la seule cause. Il faut évaluer l’ensemble du contexte (hygiène, anatomie, antécédents, sécheresse vaginale, etc.) pour comprendre l’origine du problème.
Peut-on faire l’amour avec une infection urinaire ?
Sur le plan médical, il n’existe pas d’interdiction absolue d’avoir des rapports sexuels pendant une cystite. « Rien n’empêche physiquement une femme d’avoir des relations si elle le souhaite. Mais en pratique, ce n’est ni conseillé, ni confortable », avertit Dre Maruani.
La douleur est l’un des premiers freins : l’inflammation de la vessie et de l’urètre rend les tissues sensibles. Les mouvements peuvent provoquer des brûlures, des tiraillements ou une sensation de picotement intense, parfois après le rapport. Certaines femmes ressentent aussi une pression pelvienne et un besoin urgent d’uriner immédiatement après l’acte.
Ainsi, faire l’amour pendant une cystite n’aggrave pas la cystite elle-même ni ne la transforme en pyélonéphrite, mais cela peut retarder la guérison en remobilisant une zone déjà inflammée.
Attention : la cystite n’est pas une IST. Elle n’est ni contagieuse, ni transmissible à un partenaire. En revanche, d’autres IST comme la chlamydia ou le gonocoque peuvent présenter des symptômes similaires à la cystite, d’où l’importance de consulter en cas de doute ou d’infections récurrentes.
« Mieux vaut écouter son corps et éviter les rapports sexuels avec pénétration le temps que l’infection passe. Une sexualité épanouie passe aussi par le respect de ses limites », rappelle Dre Maruani.
Cystite : et si le désir persiste malgré tout ?
La cystite ne signifie pas nécessairement perte de désir. Certaines femmes ressentent tout de même le besoin de se rapprocher de leur partenaire, ce qui est tout à fait normal. Le désir ne suit pas toujours les règles médicales, et il peut être renforcé par le besoin de réconfort et d’intimité.
Si l’envie est là, il faut écouter son corps. Si le simple idée d’un rapport pénétrant provoque une gêne, mieux vaut ne pas insister. En revanche, une sexualité douce et non pénétrative peut être envisagée : caresses, baisers, massages, sexe oral, jeux sensuels ou masturbation mutuelle.
Et après la cystite : quand reprendre les rapports sexuels ?
Une cystite bien traitée se résout généralement en quelques jours. Reprendre les rapports trop tôt peut toutefois augmenter le risque de rechute ou d’irritation. Il est recommandé d’attendre la disparition complète des symptômes avant d’envisager une relation sexuelle, selon Dre Maruani.
En pratique, on observe souvent la rémission des symptômes dans les 48 à 72 heures après la fin des traitements, le temps que la muqueuse vésicale cicatrise et que la flore intime se rééquilibre. En cas d’infections à répétition, un médecin peut proposer un traitement antibiotique préventif post-coïtal.
Comment éviter les infections urinaires et limiter la douleur après l’amour ?
- Utiliser un lubrifiant doux pour éviter les irritations supplémentaires
- Adopter des positions qui limitent la pression sur la vessie
- Adopter une hygiène douce, sans excès (éviter les douches vaginales)
- Uriner juste après chaque rapport pour aider à évacuer les bactéries
- Boire abondamment d’eau (1,5 à 2 litres par jour) avant et après les rapports
Et si les rapports sexuels étaient douloureux avant la cystite ?
Chez certaines femmes, notamment après la ménopause, une cystite peut révéler ou aggraver une sécheresse vaginale. Dans ce cas, la reprise doit être particulièrement douce, avec une bonne lubrification. Ce n’est pas une question de performance, mais de confort partagé.
Enfin, n’hésitez pas à discuter de vos appréhensions avec votre partenaire ou avec un professionnel de santé. En cas d’infections urinaires à répétition, un médecin peut proposer un traitement préventif post-coïtale, et la sexualité ne devrait jamais être source d’angoisse, rappelle Dre Maruani.