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Graisse sous-cutanée : guide pour comprendre et agir

by charles

La graisse sous-cutanée,Visible et palpable sous la peau, forme une part importante de notre silhouette. Si elle peut être source de complexes, elle remplit aussi des fonctions utiles comme réserve énergétique et isolation thermique. Cet article détaille ce qu’est réellement la graisse sous-cutanée, comment elle se distingue de la graisse viscérale et quelles options existent pour mieux comprendre, réduire ou apprendre à vivre avec elle.

Définition : qu’est-ce que la graisse sous-cutanée ?

La graisse sous-cutanée, aussi appelée graisse cutanée, se situe entre la peau et les muscles. C’est elle que l’on voit et que l’on peut pincer, contrairement à la graisse viscérale, plus profonde et entourant les organes.

Elle peut se loger partout : fesses, cuisses, ventre, bras, seins. Sa localisation est largement influencée par la génétique. Certaines personnes stockent principalement au niveau du ventre, d’autres au niveau des hanches ou des cuisses.

« La graisse sous-cutanée, c’est notre stock. Certaines personnes, quand elles grossissent, développent une culotte de cheval, une silhouette en forme de bouteille de Perrier… D’autres prennent plutôt dans les bras ou le ventre. On ne choisit pas ! » — Dre Yaël Berdah, chirurgienne esthétique.

Ces graisses remplissent des fonctions utiles : elles servent de réserve énergétique, d’isolant thermique et d’amortisseur mécanique. Chez la femme, elles contribuent aussi à l’équilibre hormonal. En revanche, elles sont distinctes de la graisse viscérale, qui peut présenter des risques plus importants pour la santé.

À noter : les graisses viscérales entourent les organes et sont métaboliquement actives, libérant des substances inflammatoires et hormonales. Elles, quand elles s’accumulent, augmentent le risque de maladies cardiovasculaires ou de troubles hépatiques. C’est pourquoi, en matière de santé, un excès de masse grasse global reste préoccupant, mais la localisation et le type de graisse importent.

« L’excès de masse grasse traduit une alimentation trop riche ou déséquilibrée, et donc une augmentation du risque cardiovasculaire », rappelle la docteure Yaël Berdah.

Coupe transversale de l'abdomen montrant muscles, graisse viscérale et graisse sous-cutanée.

Coupe transversale de l’abdomen montrant muscles, graisse viscérale et graisse sous-cutanée.

Comment savoir si c’est de la graisse sous-cutanée ?

Bonne nouvelle : la graisse sous-cutanée se repère facilement, c’est celle que vous pouvez pincer entre deux doigts, notamment au niveau du ventre, des cuisses, des fesses ou des hanches. Elle donne souvent une peau plus souple et peut présenter une apparence légèrement celluliteuse, surtout chez les femmes.

« Si vous ne parvenez pas à la pincer au niveau de l’abdomen, ou si la zone semble aspirée lorsque vous rentrez le ventre, il s’agit probablement de graisse viscérale », précise la spécialiste. Cela ne signifie pas forcément un problème de santé, mais indique une graisse plus profonde qui peut influencer le métabolisme sur le long terme.

À noter : chez les sportifs ou les personnes très musclées, la couche de graisse sous-cutanée peut être très fine et adhérer aux muscles, ce qui peut la rendre difficile à pincer sans que cela n’indique une graisse viscérale.

Un petit ventre, sans graisse visible : d’où ça vient ?

Un ventre légèrement arrondi sans possibilité de pincer peut avoir plusieurs causes. Le ballonnement lié à des troubles digestifs ou au stress chronique est fréquent. Il peut aussi refléter une accumulation de graisse viscérale, notamment si l’alimentation est déséquilibrée ou en contexte de troubles alimentaires passés. Dans ce cas, le ventre peut paraître gonflé ou dur même si la silhouette reste mince. En cas de doute persistant, une consultation médicale reste recommandée.

Comment mesurer la graisse sous-cutanée ?

On peut estimer l’importance de la graisse sous-cutanée avec une balance impédancemètre, qui donne le taux de masse grasse globale, ou en mesurant le pli cutané avec un adipomètre. Pour une analyse plus précise, des examens médicaux comme l’IRM ou le scanner existent, mais ils ne sont pas systématiques en dehors d’un contexte clinique.

Pourquoi vouloir perdre de la graisse sous-cutanée ?

La motivation peut être esthétique, notamment lorsque la silhouette est déséquilibrée par une culotte de cheval marquée ou des bourrelets localisés, résistants à la perte de poids générale. Sur le plan de la santé, un excès important peut aussi refléter une alimentation trop riche, et, même si cette graisse n’est pas inflammatoire comme la graisse viscérale, elle constitue un marqueur à surveiller lorsque l’accumulation est rapide.

L’importance de la répartition de la graisse cutanée

La répartition peut être trompeuse : certaines personnes présentent des jambes très minces avec un éventuel thigh gap, donnant une impression de minceur générale alors que la graisse est présente au ventre ou aux hanches. Inversement, d’autres accumulent de la graisse au niveau des fesses et des cuisses alors que le haut du corps reste mince. Ces phénomènes peuvent influencer le regard que l’on porte sur son corps et nécessitent une attention adaptée pour la santé et le bien-être.

Un régime hypocalorique pour cibler les graisses cutanées ?

Un régime légèrement hypocalorique peut aider à réduire les graisses sous-cutanées, mais certaines zones, génétiquement programmées comme les cuisses ou les hanches, resteront légèrement plus développées même après une perte de poids globale. L’objectif est de manger légèrement moins que les besoins quotidiens tout en conservant une alimentation équilibrée : protéines, céréales complètes, légumes, bonnes graisses et limiter les sucres raffinés et les aliments transformés.

Les régimes déséquilibrés (comme certains régimes cétogènes ou hyperprotéinés) peuvent perturber le métabolisme s’ils ne sont pas bien encadrés ou adaptés. Éviter d’avoir faim est essentiel : en cas de fringale, privilégier des portions de légumes, ou une collation saine (fruit, yaourt nature, chocolat noir, fruits secs).

Le stress et le manque de sommeil favorisent les pics d’insuline et les fringales, ce qui peut augmenter le stockage des graisses. Des périodes de repos et de relaxation sont donc bénéfiques pour accompagner une perte de graisse cutanée durable.

Le sport pour cibler des zones spécifiques : est-ce que ça marche ?

L’exercice régulier aide à brûler des calories et à améliorer la composition corporelle. Le muscle augmente la dépense énergétique au repos : plus vous êtes musclé, plus vous brûlez de calories, même au repos. En revanche, le sport ne permet pas de cibler la perte de graisse sur une zone précise.

« Inutile de vous acharner à faire des squats pour perdre vos fesses ou des abdos pour avoir le ventre plat. Si une zone est génétiquement plus développée, elle le restera, même si elle devient plus tonique », rappelle Sandra Ferreira, diététicienne.

Pour affiner et tonifier harmonieusement, privilégiez une approche qui travaille tout le corps :

  • renforcement musculaire (Pilates, fitness, TRX, poids du corps, etc.)
  • cardio doux à modéré (marche rapide, course légère, natation, vélo, HIIT selon l’adaptation)

Faire des abdos isolés ne suffit pas pour perdre du ventre. Pour affiner la taille et renforcer le centre du corps, privilégiez le gainage et les abdominaux hypopressifs comme le stomach vacuum, qui sollicitent les muscles profonds sans augmenter la pression abdominale.

Les compléments alimentaires et les crèmes : qu’est-ce que ça vaut ?

Ni crème amincissante ni complément ne fondront les graisses magiquement. Ils peuvent toutefois accompagner une bonne hygiène de vie. Les crèmes raffermissantes à base de caféine peuvent améliorer l’apparence de la peau et favoriser le drainage, tandis que certaines formules contenant du rétinol ou des peptides peuvent aider à la tonicité.

Des actifs comme le thé vert, la caféine ou le chrome peuvent aider à réduire l’appétit, stimuler le métabolisme ou stabiliser la glycémie, et certains compléments (oméga-3, vitamines et minéraux) peuvent soutenir le stress, la fatigue et l’équilibre hormonal. L’avis d’un médecin est recommandé avant toute prise.

Médecine esthétique : pour cibler les cellules adipeuses

Lorsque la graisse sous-cutanée persiste dans une ou plusieurs zones malgré les efforts, des solutions non invasives peuvent être envisagées. Les techniques les plus connues incluent :

  • Cryolipolyse : destruction des cellules graisseuses par le froid, efficace sur les petites zones localisées. Résultats progressifs sur plusieurs semaines.
  • Radiofréquence : ondes chaudes stimulant la production de collagène, utile pour la tonicité mais moins pour une perte de volume importante.
  • Autres technologies associant anti-cellulite et remodelage (par exemple palper-rouler, aspiration, stimulation musculaire, etc.).

Ces techniques améliorent l’aspect de la peau et peuvent réduire légèrement les graisses superficielles, mais elles ne remplacent ni le sport ni une alimentation équilibrée.

La chirurgie : efficace en dernier recours

En cas de surpoids ou d’obésité, des solutions médicales ou chirurgicales peuvent être envisagées avec l’avis d’un spécialiste. Deux grandes options existent :

La liposuccion (ou lipoaspiration) permet d’enlever localement la graisse sous-cutanée. Elle est recommandée pour harmoniser la silhouette et n’est pas réservée aux personnes très lourdes. Son efficacité est renforcée par une hygiène de vie équilibrée et la graisse revient rarement sur la zone traitée si les habitudes sont conservées.

La sleeve gastrectomie (chirurgie bariatrique) est destinée aux cas d’obésité sévère et vise à réduire la taille de l’estomac pour favoriser une perte de poids durable. Des alternatives moins invasives comme l’endosleeve existent et offrent des résultats intéressants tout en étant moins contraignantes.

Dans tous les cas, la chirurgie n’est pas un raccourci esthétique et s’inscrit dans une démarche médicale globale, pluridisciplinaire, avec un suivi nutritionnel et psychologique essentiel. Dans certains cas d’obésité, des médicaments spécifiques peuvent être prescrits sous encadrement médical strict pour réduire l’appétit ou réguler le métabolisme.

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