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Le secteur santé à Gaza est au bord de l’effondrement après la dernière guerre : hôpitaux et centres de soins ont subi des destructions massives, tandis que le personnel médical et les services de base peinent à fonctionner. Les acteurs humanitaires appellent à l’acheminement immédiat d’équipements, de médicaments et de renforts pour éviter une catastrophe sanitaire plus vaste.
Un système sanitaire paralysé
Selon le directeur de l’Association d’aide médicale à la ville de Gaza, le Dr Mohammad Abu Aisha, le système de santé de la bande de Gaza est quasiment paralysé après avoir été fortement éprouvé par les combats.
Il précise que de nombreux hôpitaux et centres de santé ont été mis hors service et que la remise en marche exige l’introduction urgente de fournitures et d’équipements pour assurer la prise en charge primaire.
- Plus de neuf centres fixes ont été totalement détruits.
- Des cliniques mobiles, qui formaient la première ligne de soins, ont également été perdues ou interrompues.
Pénuries et services essentiels en danger
La prise en charge primaire — notamment les soins aux femmes enceintes, aux enfants et aux personnes atteintes de maladies chroniques — connaît une dégradation alarmante.
Plus de 350 000 patients chroniques vivent dans la bande de Gaza, et les programmes de vaccination et de prévention fonctionnent de manière presque nulle, ce qui met en péril la santé publique.
Le manque d’instruments médicaux, d’équipements de laboratoire et d’appareils d’imagerie entrave toute prestation de soins adaptée et expose la population à des risques accrus.
Perte de personnel médical et impact sur les services
Le Dr Abu Aisha souligne que le personnel médical n’a pas été épargné : nombre de médecins, d’infirmiers et d’agents de santé ont été tués, blessés, arrêtés ou portés disparus.
Il affirme que l’atteinte aux équipes soignantes semble avoir été systématique, visant à neutraliser la capacité du système sanitaire à fonctionner.
- La pénurie de compétences est déjà visible dans la qualité et la disponibilité des soins.
- Les équipes locales continuent de travailler dans des conditions extrêmement difficiles et avec des moyens limités.
Réponses urgentes et priorités
Pour pallier l’effondrement imminent, l’Association d’aide médicale appelle à des mesures immédiates :
- Introduction régulière et sécurisée de fournitures médicales et pharmaceutiques.
- Déploiement de personnel spécialisé et d’hôpitaux militaires/médicaux mobiles.
- Remise en fonctionnement des laboratoires et des équipements d’imagerie.
La remise en service des centres de santé et des cliniques mobiles est tout aussi prioritaire que la réouverture des hôpitaux, afin de restaurer l’accès aux soins primaires.
Espoir et capacités locales
Malgré la dévastation, le Dr Abu Aisha exprime l’espoir d’un redressement si les moyens nécessaires sont fournis. Il rappelle que Gaza disposait, avant le conflit, d’expertises médicales remarquables malgré le blocus.
Des interventions avancées avaient été réalisées par le passé à Gaza, telles que des greffes rénales, des greffes de cornée et des angioplasties cardiaques.
Les équipes locales restent compétentes et engagées, mais elles ont besoin d’appareils modernes, de laboratoires et d’équipements pour reconstruire un système de santé capable de répondre aux défis actuels.
- Priorité à la reconstruction d’hôpitaux et de centres spécialisés.
- Création de politiques claires pour restaurer la nutrition et la santé publique, notamment chez les enfants souffrant de malnutrition.
- Mise en place de centres spécialisés pour traiter les séquelles de la guerre et de la sous-nutrition.
Cessez-le-feu et entraves à l’aide
Un cessez-le-feu est en vigueur en vertu d’un accord conclu à Sharm el-Sheikh le 9 octobre (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/10/13/%d8%b4%d8%b1%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%b4%d9%8a%d8%ae-%d9%85%d8%af%d9%8a%d9%86%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%85%d9%86%d8%aa%d8%ac%d8%b9%d8%a7%d8%aa-%d9%88%d8%b9%d8%a7%d8%b5%d9%85%d8%a9-%d9%82%d9%85%d9%85), négocié avec la médiation de pays dont le Qatar (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/3/13/%D9%82%D8%B7%D8%B1), l’Égypte (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/10/20/%D9%85%D8%B5%D8%B1), la Turquie (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/9/21/%D8%AA%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A7) et la participation des États-Unis (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/18/%D8%A7%D9%84%D9%88%D9%84%D8%A7%D9%8A%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AA%D8%AD%D8%AF%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%8A%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A9).
Toutefois, les raids aériens et les tirs d’artillerie n’ont pas totalement cessé, et le passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte reste fermé (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/10/22/%D9%85%D8%B9%D8%A8%D8%B1-%D8%B1%D9%81%D8%AD-%D8%B4%D8%B1%D9%8A%D8%A7%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%83%D8%B3%D8%AC%D9%8A%D9%86-%D8%A7%D9%84%D9%88%D8%AD%D9%8A%D8%AF-%D9%84%D8%B3%D9%83%D8%A7%D9%86), ce qui retarde l’entrée des convois d’aide et laisse des camions thérapeutiques en attente côté égyptien.
Sans une ouverture régulière et sécurisée des points de passage, l’acheminement des médicaments, des dispositifs médicaux et du personnel spécialisé restera compromis, accentuant le risque d’un effondrement sanitaire total.
Informations complémentaires
Pour situer le contexte géographique et historique de Gaza, des fiches de référence sont disponibles : Gaza (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%BA%D8%B2%D8%A9) et la ville de Gaza (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/6/18/2174).
Des reportages récents sur la situation et la réponse humanitaire figurent également dans l’actualité (https://www.aljazeera.net/news/2025/10/25/%d9%85%d8%b3%d8%a4%d9%88%d9%84-%d8%a8%d8%ba%d8%b2%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%a7%d8%ad%d8%aa%d9%84%d8%a7%d9%84-%d9%8a%d8%aa%d8%ad%d8%af%d9%89-%d8%a7%d9%84%d9%82%d8%b1%d8%a7%d8%b1%d8%a7%d8%aa) et sur les efforts en santé mentale (https://www.aljazeera.net/politics/2025/10/25/%d9%85%d8%af%d9%8a%d8%b1-%d9%85%d8%b3%d8%aa%d8%b4%d9%81%d9%89-%d8%a7%d9%84%d8%b7%d8%a8-%d8%a7%d9%84%d9%86%d9%81%d8%b3%d9%8a-%d8%a8%d8%ba%d8%b2%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%ad%d8%b1%d8%a8).