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Les habitants des pays nordiques ont la réputation d’être parmi les plus épanouis du monde. En 2024, la Finlande occupe la première place d’un classement mondial sur le bien‑être, et le Danemark, l’Islande, la Suède et la Norvège restent bien placés dans le top 10. Mais épanouissement et bonheur ne signifient pas la même chose: le bonheur peut être éphémère, tandis que l’épanouissement demeure lorsque nos actions s’accordent avec nos valeurs et nos rêves.
Classement 2024 et enseignements clés
Pour cette année, des résultats surprenants viennent nourrir le débat sur l’épanouissement au‑delà du simple bonheur. Dans une étude internationale, l’indice d’épanouissement ne suit pas nécessairement les pays les plus riches. Parmi les 22 pays examinés, l’Indonésie obtient le meilleur score, suivie d’Israël, des Philippines et du Mexique. Le Japon, souvent perçu comme champion de longévité, se classe en fin de tableau, tandis que la Suède occupe une position médiane. À noter que la France ne fait pas partie de cette sélection.
Ces résultats invitent à distinguer deux notions: le bonheur temporaire et l’épanouissement durable. Le classement met en lumière que le pays riches ne garantissent pas toujours un sens élevé à l’existence ou des relations sociales solides, ce qui nourrit les débats sur les priorités politiques et sociales.
Six dimensions prises en compte dans l’épanouissement
- Le sentiment de satisfaction global vis‑à‑vis de sa vie.
- La santé mentale et physique.
- Le sens et la finalité des actions menées au quotidien.
- Le caractère et la vertu, notamment les gestes altruistes face aux difficultés.
- Le degré de satisfaction des relations familiales et sociales.
- La stabilité financière et matérielle et le sentiment de sécurité face aux besoins fondamentaux.
Les chercheurs décrivent l’épanouissement comme « multidimensionnel ». « Il concerne tous les aspects de la vie d’une personne. On peut s’épanouir de certaines manières, mais pas d’autres. » « Nous ne sommes jamais parfaitement épanouis dans cette vie, et il y a toujours place à l’amélioration. » De plus, « l’épanouissement concerne à la fois les aspects objectifs et subjectifs de la vie, bien que les aspects subjectifs se prêtent mieux à la recherche par sondage ». Enfin, « la compréhension de ce qui est bien varie selon les cultures et les contextes, mais il existe sans doute de nombreux points communs, et ces points communs constituent un point de départ raisonnable pour la mesure ».
Ce n’est pas un mythe : l’argent n’en fait pas tout
Les résultats suggèrent quelques surprises: les pays les plus riches obtiennent de meilleurs résultats sur des éléments comme la sécurité financière ou le niveau de satisfaction à l’égard de la vie, mais ils peinent davantage sur les aspects liés au sens donné à l’existence, aux relations sociales ou aux comportements altruistes. Un « rapport négatif entre le PIB et le sens donné à l’existence » est même souligné par les chercheurs, ce qui pousse à réfléchir différemment à la manière dont les politiques de développement et de bien‑être sont conçues.
Bien que les comparaisons entre pays demandent prudence en raison des différences culturelles, ce schéma est « particulièrement frappant », selon les auteurs. Pour un responsable de recherche, ces résultats « soulèvent des questions importantes » sur la manière dont nous gérons les politiques publiques et économiques, et sur l’orientation à donner à long terme pour favoriser un épanouissement durable.
Les jeunes, moins épanouis qu’avant
Autre enseignement marquant : les jeunes déclarent le plus faible degré d’épanouissement, notamment en Australie, en Argentine, au Brésil, au Mexique, en Allemagne, en Suède, aux États‑Unis et au Royaume‑Uni. Autrefois, les générations plus jeunes et plus âgées affichant une meilleure insertion psychologique que les âges moyens, cette tendance évolue, selon les chercheurs.
Plusieurs facteurs sont évoqués: le poids des réseaux sociaux, des opportunités économiques moins nombreuses et les effets de la pandémie, qui ont fragilisé les liens sociaux à un moment crucial de la vie. Pour réellement promouvoir l’épanouissement sur le long terme, il serait nécessaire d’investir davantage dans le bien‑être des jeunes et de favoriser une coopération durable entre les générations.
Perspectives et prochaines étapes
Les chercheurs prévoient de poursuivre leurs analyses en collaboration avec des scientifiques vivant ou nés dans chacun des pays étudiés, afin d’affiner la compréhension des facteurs qui nourrissent l’épanouissement. En approfondissant ces éléments, il pourrait être possible d’influencer les politiques publiques et d’encourager une quête collective du bien‑être, au-delà des indicateurs purement économiques.