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Les obstacles à l’IVG en Suisse : enjeux et résistances

by Sara
Les obstacles à l'IVG en Suisse : enjeux et résistances
Suisse

En Suisse, le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) se heurte à des obstacles notables, notamment des pressions religieuses et politiques qui compliquent la situation pour les femmes souhaitant avorter.

Des pressions sur les patientes

De nombreux médecins exercent une pression sur leurs patientes qui envisagent une interruption de grossesse, certains allant jusqu’à culpabiliser celles qui expriment leur désir d’avorter. Une enquête du «SonntagsBlick» met en lumière cette réalité : bien que les statistiques montrent une augmentation des IVG, des freins demeurent dus à des valeurs religieuses et à un lobbying actif.

Johanna, une femme de 44 ans et mère de deux enfants, partage son expérience. Lorsqu’elle révèle à sa gynécologue son intention d’avorter, celle-ci refuse de la soutenir, affirmant qu’elle ne veut « que donner la vie ». Après avoir été redirigée vers un autre médecin, Johanna obtient finalement l’IVG, mais pas sans ressentir une culpabilité intense, le médecin lui reprochant de « refuser le cadeau de Dieu ».

Des institutions aux valeurs conservatrices

L’opposition à l’avortement ne se limite pas aux expériences individuelles. À l’échelle institutionnelle, des cliniques comme le Bethesda-Spital à Bâle refusent d’effectuer des avortements, même en situation d’urgence. Cette position s’inscrit dans le respect des valeurs de la fondation évangélique méthodiste qui gère l’hôpital.

Un lobbying anti-avortement actif

En outre, un lobbying anti-avortement s’intensifie en Suisse. En septembre 2023, une nouvelle organisation « pro life » a vu le jour à Saint-Gall, déposant une pétition visant à demander au Conseil fédéral d’intervenir pour réduire le nombre d’avortements et d’explorer d’éventuelles « alternatives » pour les femmes. Bien que la pétition n’ait recueilli que moins de 4000 signatures, elle a reçu le soutien de plusieurs conseillers nationaux.

Il est à rappeler que l’avortement est légal en Suisse durant les douze premières semaines de grossesse. En 2024, le pays a enregistré 12 434 interruptions de grossesse, une légère hausse par rapport aux 12 208 de 2023, indicative d’une tendance à l’augmentation depuis 2017, en partie due à un recul de l’utilisation des contraceptifs hormonaux.

Mobilisation sociale autour de la santé des femmes

Les enjeux autour de l’IVG en Suisse soulèvent des questions critiques sur les droits reproductifs et la santé des femmes. La législation actuelle est confrontée à des perceptions et des attitudes sociétales qui continuent d’évoluer face aux pressions et aux résistances. Les voix des femmes et leurs expériences personnelles deviennent essentielles dans ce débat, mettant en lumière la nécessité d’une éducation et d’un soutien adéquats.

Manifestants lors d’un rassemblement anti-avortement à Genève, tenant une pancarte indiquant 'Le foetus est une merveille', le 2 juillet 2022.

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