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Ces derniers mois, le terme « visage Ozempic » a envahi les réseaux sociaux pour décrire l’apparence émaciée et relâchée du visage, conséquence d’une perte de poids rapide liée à l’usage d’Ozempic®. Ce médicament injectable, initialement destiné aux personnes atteintes de diabète de type 2, est devenu un phénomène chez les célébrités hollywoodiennes cherchant à mincir rapidement. Malgré les avertissements répétés des professionnels de santé, son mésusage s’est largement répandu, poussant l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à rappeler fin novembre 2023 son usage strictement réservé au diabète. Selon l’ANSM, 1,4 % des patients utilisant Ozempic® seraient en mésusage cette année-là.
« Pieds Ozempic » : un nouvel effet secondaire inquiétant
Après le visage, un nouveau phénomène nommé « pieds Ozempic » émerge sur la toile. Le Dr Ross Perry, médecin généraliste et directeur médical des Cosmedics Skin Clinics, explique que, tout comme le visage, les pieds peuvent souffrir d’un affaissement, de rides et d’une perte de leur apparence habituelle, lisse et tendue. Cette évolution serait due à une réduction significative de la graisse corporelle sous-cutanée. Chez certaines personnes, notamment celles anciennement en surpoids, cela peut même provoquer un excès de peau ou des plis autour des pieds.
Le Dr Esho, médecin esthétique fondateur de Cultskin, ajoute que la prise d’Ozempic® peut entraîner un changement de pointure. Cette modification s’explique soit par la diminution du volume de graisse, soit par un déplacement de la structure osseuse, conséquence de la perte d’amorti. Le résultat ? Des chaussures autrefois bien ajustées deviennent trop larges ou inconfortables, impactant la posture et la démarche.
La perte soudaine du rembourrage adipeux sous les pieds
Le phénomène « pieds Ozempic » s’explique par une perte rapide du rembourrage adipeux au niveau des semelles, essentiel pour amortir et absorber les chocs lors de la marche. Le Dr Esho souligne que lorsque ce coussin disparaît brutalement, la sensation est celle de marcher sur les os. Ce changement provoque douleurs, brûlures et difficultés à rester debout longtemps.
Si la prévalence exacte de ces effets reste difficile à déterminer, le Dr Naveed Asif, du London General Practice, précise que les données à long terme sur le sémaglutide – principe actif d’Ozempic® – permettront de mieux cerner cette problématique dans les années à venir. Toutefois, les symptômes pourraient être sous-estimés, les patients accordant souvent moins d’attention à leurs pieds qu’à d’autres parties du corps.
Signes d’alerte et risques à ne pas négliger
Les utilisateurs d’Ozempic® ressentant des douleurs, engourdissements, gonflements, éruptions cutanées ou plaies aux pieds doivent consulter rapidement un médecin et mentionner leur traitement à base de sémaglutide. Pour les personnes diabétiques de type 2, ces symptômes pourraient indiquer une complication plus grave. Le Dr David Huang, directeur de l’innovation clinique chez Voy, met en garde contre une neuropathie induite par traitement, causée par une chute rapide de la glycémie. Cette lésion nerveuse se manifeste par des picotements, des brûlures, des douleurs lancinantes ou une altération de la sensibilité au niveau des pieds.
D’autres effets secondaires à surveiller
Au-delà des troubles au niveau des pieds et du visage, Ozempic® présente plusieurs autres effets indésirables. Des études ont démontré une augmentation du risque de maladies oculaires graves pouvant entraîner une perte de vision. Une récente recherche sur des souris a également suggéré que le médicament pourrait provoquer des altérations du muscle cardiaque.
Parmi les effets secondaires fréquemment rapportés figurent les nausées, vomissements, diarrhées et même des évanouissements. En mars 2024, une patiente traitée pour obésité a partagé son expérience difficile. Après un mois d’injections abdominales quotidiennes, elle décrivait une nausée persistante la clouant au canapé, suivie de vomissements répétés et d’une fatigue extrême la rendant incapable de se lever le matin. Malgré ces symptômes sévères, son médecin l’avait encouragée à poursuivre le traitement, considérant ces effets comme attendus. Après trois mois, elle avait perdu seulement trois kilos, tout en étant malade, déshydratée et très affaiblie.