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Exercer son cerveau en lisant et en faisant des calculs réguliers constitue un moyen efficace de se prémunir contre le déclin cognitif lié à l’âge. Plus nous stimulons nos neurones à travers ces activités, moins nous ressentirons les effets du vieillissement sur nos capacités mentales.
Les découvertes d’une recherche récente
Une étude réalisée par une équipe de chercheurs allemands et américains, dirigée par Eric Hanushek de l’Université de Stanford, a révélé que les capacités cognitives des individus augmentent généralement jusqu’à l’âge de 40 ans avant de commencer à décliner. Cependant, ce déclin n’est pas observé chez ceux qui utilisent régulièrement leurs compétences intellectuelles, que ce soit au travail ou à la maison. Les résultats suggèrent que des professions nécessitant des compétences intellectuelles, souvent dans le secteur tertiaire, favorisent un meilleur maintien des capacités cognitives.
Plasticité cérébrale et connexions neuronales
Guillermo García Ribas, membre de la Société Espagnole de Neurologie, souligne que cette étude démontre que le vieillissement ne doit pas nécessairement rimer avec une diminution des capacités mentales. Une personne cultivée, qui lit fréquemment et effectue des calculs mentaux, peut vieillir de manière plus lente sur le plan cognitif. García met en avant l’idée de nouvelles connexions neuronales formées par une activité cérébrale continue, renforçant l’idée que des exercices mentaux réguliers aident à maintenir une capacité cognitive active.
Les méthodes de recherche utilisées
Pour vérifier leur hypothèse, l’équipe de Hanushek a analysé des données du Programme International de l’Évaluation des Compétences des Adultes (PIAAC), qui évalue les compétences linguistiques et mathématiques d’une population allemande âgée de 16 à 65 ans. Les chercheurs ont constaté que les compétences en lecture et en mathématiques augmentaient jusqu’à 40 ans, puis commençaient à diminuer. Cependant, ceux qui utilisaient leurs compétences de manière plus fréquente dans leur vie professionnelle ou personnelle n’ont pas montré une telle diminution.
Les implications des résultats
Les recherches soulèvent des questions concernant l’impact de l’âge sur les compétences cognitives des adultes et soulignent l’importance de l’apprentissage continu. Les résultats montrent également que les compétences mathématiques déclinent plus rapidement chez les femmes que chez les hommes avec l’avancée en âge. Hanushek souligne que ces éléments méritent une attention politique accrue face aux enjeux du vieillissement de la population.
Le pouvoir de la lecture
García argumente que la lecture va bien au-delà d’une simple activité passive. Elle stimule l’imagination et la créativité, et demande une immersion dans l’intrigue et une compréhension des événements. Cette activité contribue donc à un enrichissement cognitif qui se révèle bénéfique au fil des ans.
Enfin, ces découvertes mettent en lumière un effet protecteur potentiel contre les maladies neurodégénératives. Même si des symptômes peuvent apparaître, leur impact peut être atténué par la plasticité cérébrale développée au préalable. Cela corrobore les idées exprimées dans des éditoriaux récents qui soulignent le potentiel du cerveau à compenser les changements liés à l’âge, grâce à une « réserve cognitive » accumulée au cours de la vie.