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La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a annoncé ce vendredi que chaque établissement scolaire devra, d’ici la fin de l’année, mettre en place un « protocole de repérage et de prise en charge des situations de souffrance psychologique chez les jeunes ». Cette déclaration intervient quelques jours après la tragique mort d’une surveillante, poignardée par un collégien de 14 ans à Nogent, un événement qui a profondément affecté la communauté éducative.
Une collaboration renforcée avec la santé
Élisabeth Borne a souligné lors d’un point presse, après une visite dans une école primaire à Saint-Quentin (Aisne), l’importance d’une étroite collaboration avec le ministre de la Santé pour améliorer la détection des jeunes en détresse. Elle a précisé que si un élève présentait des problèmes psychologiques, psychiques, voire psychiatriques, il devrait bénéficier d’un accès prioritaire aux soins dans les centres médicaux psychologiques.
Les syndicats réclament des moyens financiers
La ministre a également évoqué le rôle de l’Éducation nationale dans ce processus de détection, tout en insistant sur la nécessité d’une collaboration avec l’ensemble des partenaires du territoire. Un plan a été dévoilé pour mieux repérer et soigner les troubles psychiques, prévoyant notamment la formation de deux adultes repères dans chaque établissement scolaire du second degré et chaque circonscription du premier degré d’ici 2026.
« Sans moyens financiers, on ne voit pas comment cela peut fonctionner », a déclaré Catherine Nave-Bekhti (CFDT Éducation). Sophie Vénétitay (Snes-FSU) a également souligné que le poids de ce défi ne peut pas reposer uniquement sur les personnels déjà en place.
Renforcement des effectifs et formation
Le plan prévoit également de mobiliser des étudiants en santé pour intervenir dans les établissements scolaires et former les jeunes aux compétences psychosociales, ainsi que de former 300 000 secouristes en santé mentale d’ici 2027. Élisabeth Borne a reconnu que près de 50 % des postes de médecins scolaires sont vacants, ce qui représente un défi d’attractivité pour le secteur.
Concernant les autres professionnels de santé, la ministre a affirmé que les postes de psychologues, infirmiers et personnels sociaux sont pourvus, mais qu’il est nécessaire de renforcer ces effectifs. Cette décision devra être discutée dans le cadre des négociations budgétaires pour le projet de loi de finances de 2026.
Sécurisation des établissements scolaires
En parallèle de ces initiatives, Élisabeth Borne a rappelé la nécessité de poursuivre les efforts de sécurisation des établissements scolaires. Depuis la fin mars, des fouilles ont été organisées devant les écoles pour éviter l’introduction d’armes. La ministre a réitéré que l’école doit rester un sanctuaire et que les armes n’ont pas leur place dans ce cadre.
Des manifestations ont eu lieu pour dénoncer le sous-financement de l’Éducation nationale. Christophe Berthiaux (FO), professeur de mathématiques, a questionné le gouvernement sur le nombre de décès qu’il faudrait pour justifier un investissement adéquat dans l’accueil des élèves et l’amélioration des conditions de travail des enseignants.
Conditions de soins inacceptables
Il a été souligné que dans certains établissements, les infirmières scolaires ne sont présentes que quelques demi-journées par semaine, ce qui est jugé inacceptable. Les élèves doivent pouvoir accéder à des soins à tout moment.