Home SantéRéduire l’alcool soulage l’endométriose selon une étude

Réduire l’alcool soulage l’endométriose selon une étude

by charles

L’endométriose est une maladie encore mal comprise qui affecte environ une femme sur dix. Elle se caractérise par le développement d’un tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus, conduisant à une inflammation chronique et à la formation de tissu cicatriciel dans la région pelvienne. Les symptômes sont variés : ballonnements, douleurs abdominales, troubles intestinaux ou vésicaux, saignements vaginaux anormaux, pertes vaginales, voire nausées. Cette pathologie évolue de la puberté à la ménopause et se développe sous l’effet de multiples facteurs, ce qui complique grandement son diagnostic.

En effet, selon Inès Ben Amor, créatrice de l’application Luna dédiée à la santé féminine, 70 % des femmes atteintes doivent consulter en moyenne cinq médecins avant d’obtenir un diagnostic, souvent retardé de 7 à 15 ans. Une fois le diagnostic posé, un grand nombre de patientes sont invitées à modifier leur alimentation. Une récente étude publiée dans le JAMA Network Open révèle que certains ajustements alimentaires et compléments alimentaires peuvent atténuer les symptômes de l’endométriose.

Étude sur les ajustements alimentaires et leurs effets sur l’endométriose

Les chercheurs ont mené une enquête auprès de 2 388 femmes atteintes d’endométriose confirmée, à Édimbourg, en Écosse. Ces patientes ont répondu à un questionnaire en ligne, comprenant 24 questions sur leurs habitudes alimentaires : réduction de la consommation d’alcool, régimes sans gluten, éviction du soja, ainsi que la prise de compléments alimentaires tels que le magnésium, le curcuma ou les probiotiques. Elles ont également été interrogées sur leur ressenti face aux douleurs liées à la maladie.

Les résultats montrent que 96,9 % des participantes souffraient de douleurs pelviennes et 91,2 % de ballonnements fréquents. Parmi elles, 83,8 % avaient déjà expérimenté au moins un ajustement alimentaire pour soulager leurs symptômes, et 58,8 % avaient consommé des compléments alimentaires. Sur ce groupe, 66,9 % ont estimé une atténuation de la douleur grâce aux modifications alimentaires, tandis que 43,4 % ont ressenti un bénéfice suite à la prise de compléments.

Quels changements alimentaires sont les plus efficaces ?

L’étude révèle que les ajustements les plus bénéfiques sont les suivants :

  • Réduction de la consommation d’alcool : 53,2 % des femmes ont constaté une amélioration des douleurs.
  • Diminution du gluten : 45,4 % ont observé une baisse des symptômes.
  • Réduction des produits laitiers : 45,2 % ont noté une amélioration.
  • Diminution de la caféine : 43,4 % ont ressenti un soulagement.

Pour les régimes pauvres en FODMAP ou méditerranéens, la douleur a significativement diminué uniquement lorsque les patientes supprimaient l’alcool ou le gluten. En revanche, les régimes pauvres en nickel, en agrumes ou végétariens n’ont pas montré d’effets notables sur les symptômes.

Le rôle des compléments alimentaires

En ce qui concerne les suppléments, certains semblent particulièrement efficaces :

  • Magnésium
  • Serrapeptase
  • Menthe poivrée

À l’inverse, l’huile de lin apparaît comme la moins bénéfique.

Ces résultats confirment que l’endométriose est une maladie complexe qui nécessite une approche individualisée. Aucune solution unique ne fonctionne pour toutes les patientes, soulignant la difficulté pour les professionnels de santé à proposer des traitements standardisés.

Conseils diététiques pour les femmes atteintes d’endométriose

La diététicienne Léa Zubiria recommande certains aliments pour aider à combattre l’inflammation et à réduire les symptômes :

  • Fruits et légumes riches en antioxydants et fibres : betterave, carotte, chou, kiwi, poire, poireau, pomme, raisin. Privilégier les produits bio.
  • Légumineuses et céréales complètes : quinoa, lentilles, pois chiches, riz complet, sarrasin, pour favoriser la satiété et éviter les pics glycémiques.
  • Poissons gras (hareng, maquereau, sardine, saumon, truite) riches en oméga-3, molécules aux propriétés anti-inflammatoires.
  • Huiles riches en oméga-3 : cameline, chanvre, colza, lin, noix.
  • Produits fermentés : choucroute, kéfir, kombucha, yaourt, sources de probiotiques qui renforcent le microbiote intestinal, essentiel pour limiter l’inflammation.

Un microbiote équilibré joue en effet un rôle clé dans la régulation de l’inflammation et du système immunitaire, deux éléments cruciaux dans la gestion de l’endométriose.

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