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Strangulation sexuelle : un risque grave sous-estimé selon les médecins

by charles

Parmi les pratiques sexuelles de plus en plus évoquées, notamment sur les réseaux sociaux et dans la pornographie, la strangulation pendant l’acte, aussi appelée choking, est présente chez certaines personnes comme un moyen d’intensifier le plaisir par une perte partielle de contrôle. Cependant, les risques pour la santé restent importants et largement sous-estimés. Une étude australienne récente montre que plus de 50 % des jeunes adultes ont déjà expérimenté cette pratique lors de rapports sexuels. Dans l’imaginaire collectif, le danger serait limité à condition de communiquer et d’appliquer une pression « légère » sur le cou.

Des risques immédiats… et invisibles

Exercer une pression sur le cou peut réduire l’apport sanguin vers le cerveau. Or stopper cette circulation nécessite moins de force que pour ouvrir une canette de soda. Les conséquences peuvent être immédiates : perte de connaissance, lésions cérébrales, micro-hémorragies, troubles respiratoires ou lésions nerveuses.

Ces blessures ne laissent pas toujours de traces visibles et peuvent apparaître bien après l’acte sous forme de maux de tête persistants, de troubles de la concentration ou d’une fatigue inhabituelle. Dans des cas extrêmes, la strangulation a été identifiée comme la principale cause de décès lors de pratiques BDSM pourtant consensuelles.

Pour les professionnels de santé, ces risques soulignent l’importance d’aborder ce sujet dans le cadre de la sécurité sexuelle et de la prévention des dangers liés au BDSM.

Le consentement, un garde-fou insuffisant

Beaucoup de pratiquants estiment que discuter en amont de leurs envies et établir un mot de sécurité suffit à prévenir tout incident. Or une strangulation mal maîtrisée peut rendre une personne incapable de retirer son consentement, que ce soit par la parole ou par les gestes. Ainsi, même dans un cadre de consentement initial, le risque d’accident demeure.

Les témoignages recueillis dans l’étude australienne pointent aussi la pression sociale qui entoure cette pratique. Certaines personnes, notamment des femmes, rapportent se sentir poussées à accepter ou à pratiquer l’étranglement, parfois contre leur gré ou sans discussion préalable.

« Si le consentement est un élément crucial de toute activité sexuelle, il ne garantit pas l’étranglement en toute sécurité. Le fait de se fier à la pression exercée ne l’est pas non plus », répètent les chercheurs.

Une nécessité d’information urgente

Une part importante des jeunes adultes découvre cette pratique par le biais de contenus pornographiques ou sur les réseaux sociaux, où les risques sont rarement abordés. Cette banalisation, associée à une méconnaissance des dangers réels, crée un sentiment trompeur de sécurité.

Des informations précises sur les risques associés à cet acte devraient être facilement accessibles, en ligne et par le biais de campagnes de santé publique, afin d’éclairer les jeunes et les professionnels de santé sur les dangers sexuels liés à la strangulation.

« Il est encourageant de constater que de nombreux répondants à notre enquête souhaitent davantage d’informations sur l’étranglement sexuel. Des informations précises sur les risques associés à cet acte devraient être facilement accessibles, en ligne et par le biais de campagnes de santé publique », concluent-ils.

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