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Maladies et épidémies ravagent la bande de Gaza
En dépit d’un blocus sévère durant de nombreuses années, la bande de Gaza a enregistré un taux de vaccination de routine élevé, au point d’avoir presque éradiqué les épidémies transportables. Cependant, l’agression israélienne depuis octobre 2023, qui a principalement ciblé les infrastructures sanitaires et les hôpitaux, a perturbé tous les services de santé, y compris la vaccination. Cela a conduit à une résurgence d’épidémies évitables par la vaccination.
Épidémies observées
Selon l’Organisation mondiale de la santé, des cas sporadiques de rougeole et mumps (parotidite) ont été signalés, ainsi que plus de 600 000 cas d’infections des voies respiratoires supérieures, aux côtés de plusieurs cas de méningite et hépatite ainsi que des éruptions cutanées, gale, poux, et varicelle.
La menace d’une propagation accrue de maladies reste élevée à cause de divers facteurs, notamment :
- La surpopulation
- Le manque d’eau potable
- Le délabrement des systèmes d’assainissement
- La perturbation des soins de santé de routine
Risques de poliomyélite
L’OMS a publié un communiqué le 19 juillet dernier, confirmant la présence de la souche de poliovirus de type 2 dans la bande de Gaza, isolée à partir d’échantillons de déchets provenant de deux sites. En conséquence, le 29 juillet, le ministère de la santé palestinien a déclaré Gaza en état d’épidémie de poliomyélite. La poliomyélite est une maladie hautement contagieuse, touchant principalement les jeunes enfants, et pouvant entraîner des paralysies sévères.
Avant le début des hostilités, le taux de vaccination contre la poliomyélite à Gaza était de 99 % en 2022, mais ce chiffre est tombé à 89 % en 2023, selon les derniers chiffres de l’OMS et de l’UNICEF.
Crise d’hépatite
Le rapport de l’OMS souligne une situation épidémique alarmante à Gaza, avec une augmentation des cas de maladies diarrhéiques et d’hépatite A. Plus de 100 000 personnes auraient déjà été infectées par une forme aiguë de jaunisse depuis le début du conflit, due généralement à de l’eau contaminée.
Cette épidémie de jaunisse résulte de l’ingestion d’eau ou de nourriture souillée par les selles d’un individu infecté, particulièrement dans les zones où l’assainissement est défectueux. Selon les données de l’UNRWA, il y a entre 800 et 1 000 nouveaux cas d’hépatite rapportés chaque semaine en raison des conditions sanitaires désastreuses.
Problèmes de santé cutanée
Les stations de dessalement dans le nord de Gaza ont cessé de fonctionner depuis 40 jours, provoquant une dépendance des habitants à l’eau contaminée. Cela, couplé à une densité de population élevée dans les abris, a contribué à la propagation de maladies cutanées. À la fin juin, plus de 100 000 cas de gale et de poux, ainsi que 60 000 cas d’éruptions cutanées avaient été signalés.
Les docteurs font également état d’une augmentation des infections bactériennes, avec jusqu’à 200 nouveaux cas par jour, un reflet des conditions de vie dégradées.
Maladies chroniques
Les douloureuses conséquences de la guerre se font sentir depuis près de dix mois, ajoutant à la souffrance des patients déjà en proie à des maladies chroniques. Beaucoup de patients atteints de thalassémie et d’autres maladies chroniques luttent pour survivre, souvent sans accès aux traitements nécessaires.
La ministre de santé de Gaza a déclaré que la pénurie de fournitures médicales menaçait gravement la vie de 1 200 patients atteints d’insuffisance rénale. De plus, l’accès limité aux soins de santé de qualité a exacerbé la situation critique des patients souffrant de maladies comme le cancer et le diabète, touchant près de 350 000 personnes dans la région.
Les défis auxquels sont confrontés ces patients, combinés à la dévastation des infrastructures sanitaires en raison du conflit, rendent leur situation particulièrement désespérée.