Home ActualitéLa Début du Conflit Algérien: Les ‘Bloody All Saints’ en 1954

La Début du Conflit Algérien: Les ‘Bloody All Saints’ en 1954

by Sara
France, Algérie

Le 1er novembre 1954 marque le début d’un conflit majeur en Algérie, avec une série d’attaques surprise qui choquent les autorités françaises. François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur, réagit avec une dureté sans précédent, signalant le début d’une lutte meurtrière pour l’indépendance.

Une nuit de violence

Dans la nuit du 1er novembre 1954, une vague de violence frappe l’Algérie : plus de 70 attentats sont recensés, coûtant la vie à au moins neuf personnes, avec des estimations allant jusqu’à douze. Des dizaines d’autres sont gravement blessées. C’est ainsi qu’émerge rapidement dans l’opinion publique française le terme cynique de « Toussaint rouge » pour désigner cet événement tragique.

À Alger, des bombes artisanales explosent contre des stations de radio et une centrale électrique. À Boularik, des inconnus mettent le feu à une raffinerie de sucre, causant des dommages évalués à environ 20 millions de francs. Les attaquants ciblent également plusieurs commissariats, notamment à Kroubs et à Alger. Des attaques contre des installations militaires à Biskra, Batna et Khenchela entraînent la mort de quatre soldats français.

Les pompiers éteignant l'incendie d'une usine de papier après une attaque.

Un contexte de montée des tensions

Depuis plusieurs années, le climat dans le Maghreb francophone était déjà tendu. Au Maroc, comme en Tunisie, des mouvements d’indépendance avaient pris de l’ampleur, souvent réprimés par la force par la France. Cependant, l’Algérie, considérée comme une partie intégrante de la France plutôt que comme une simple colonie, avait jusque-là connu une relative tranquillité, jusqu’à ce fameux 1er novembre.

Cette série d’attentats est le résultat d’une radicalisation croissante au sein de la population algérienne. En mars 1954, un groupe de jeunes Algériens, rejetant la domination coloniale française, fonde le « Comité révolutionnaire d’unité et d’action » (CRUA) pour coordonner une lutte pour l’indépendance. Toutefois, ce groupe se disloque rapidement, et le 10 octobre, le CRUA est dissous.

Les membres de la direction collective du FLN avant le début de la révolution.

Réactions des autorités françaises

Les autorités françaises prennent conscience de la situation critique. François Mitterrand se rend en Algérie pour évaluer le danger, en discutant avec des responsables militaires et policiers régionaux. Le 2 novembre 1954, un article de presse souligne que la puissance des extrémistes a été sous-estimée par les Français, qui doivent s’attendre à une insurrection s’étendant à tout le Nord de l’Afrique.

La surprise est d’autant plus grande que les conditions historiques diffèrent largement entre l’Algérie, où la colonisation française a laissé un vide administratif et politique, et les autres pays du Maghreb, comme le Maroc et la Tunisie, qui avaient des structures gouvernementales établies.

Soldats du FLN pendant la guerre d'indépendance.

Le début de la guerre d’Algérie

Après la série d’attentats, Mitterrand déclare que « la seule négociation est la guerre », déclenchant une réponse brutale de la France. Des centaines d’arrestations et de perquisitions ont lieu quotidiennement dans les communautés arabes, alors que la police déploie des moyens considérables pour traquer les terroristes.

En réaction, le FLN intensifie ses opérations, menant à des conflits armés avec la police et l’armée. Paris, encore marqué par sa récente défaite à Dien Bien Phu, cherche à éviter une nouvelle humiliation.

Conséquences du conflit

Le conflit, qui s’étale sur huit années, entraîne la France dans une série de crises gouvernementales. Au bout de nombreux massacres et de centaines de milliers de morts, l’Algérie obtient son indépendance. Entre 1960 et 1962, environ un million d’Européens d’origine française fuient vers la métropole. En Algérie, le 1er novembre est célébré comme le « Jour de la Révolution », un jour qui rappelle les attaques des « Bloody All Saints ».

Algérie | Guerre | Mitterrand | Toussaint Rouge | France

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