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Réouverture de la Cinéma Metropolis à Beyrouth : un nouvel espoir culturel
Le cinéma Metropolis, dédié aux films indépendants et non commerciaux, a été ravivé à Beyrouth avec l’inauguration d’un nouveau site, conçu avec une architecture moderne. La célébration de cet événement a eu lieu samedi soir, moins d’un mois après le début d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.
Cette réouverture survient cinq ans après la fermeture des deux précédentes salles de Metropolis, qui se trouvaient dans un petit centre commercial. L’activité de l’association responsable avait cessé en raison de la crise économique sans précédent que traverse le Liban, ainsi que des conséquences de la pandémie de Covid-19. Des centaines d’amateurs de cinéma se sont réunis pour fêter l’ouverture de ce nouveau lieu, situé dans une zone symbolique, ayant été dévastée par l’explosion massive survenue au port de Beyrouth en 2020.
Même en période de crise, une aventure culturelle
Bien que Hania Marwa, fondatrice et directrice du cinéma Metropolis, soit consciente que toute activité culturelle ou artistique au Liban est risquée à cause de l’instabilité et du manque de soutien gouvernemental, elle a déclaré à l’AFP : « C’est le bon moment » pour relancer le projet. Elle a ajouté : « En temps de crises, les gens ont le plus besoin d’endroits qui les rassemblent et redonnent vie à leur identité culturelle. »
Lors de la soirée, des messages de solidarité poignants ont été partagés, y compris une allocution enregistrée de l’actrice hollywoodienne Cate Blanchett, qui a décrit le nouveau site comme « un témoignage de la capacité à perdurer et à se relever culturellement en des temps tragiques et difficiles ». Blanchett a exprimé son espoir que ce cinéma devienne un lieu de rassemblement pour les gens, les aidant à se reconnecter.
Des personnalités témoins de cet événement
Dans un autre message, le réalisateur français Jacques Audiard a qualifié le lancement de Metropolis de « acte de courage et de liberté », invitant le public libanais à remplir les salles de cinéma jour après jour. Quant à la réalisatrice et actrice libanaise Nadine Labaki, dont l’un des films a été nominé aux Oscars et qui a remporté plusieurs prix au Festival de Cannes, elle a déclaré sur grand écran : « Nous avons besoin de cet endroit plus que jamais, car il prouve que le Liban ne perd pas son âme malgré toutes les crises ».
Un nouveau chapitre pour Metropolis
Le nouveau site comprend deux salles de cinéma, une bibliothèque cinématographique et un espace extérieur pour des projections en plein air, ainsi que des bureaux pour l’association Metropolis pour l’art cinématographique, fondée en 2006. Les deux salles précédentes avaient, avant leur fermeture, accueilli des films non commerciaux provenant du monde entier, ainsi que des réalisateurs et acteurs internationaux, des ateliers et des festivals de cinéma. De plus, elles avaient rendu hommage à des réalisateurs disparus et organisé des projections pour enfants, comme l’a expliqué une vidéo diffusée lors de l’inauguration du nouveau site.
L’association Metropolis a pour mission de promouvoir et de soutenir la culture cinématographique, de fournir un espace aux cinéastes et de préserver le patrimoine cinématographique libanais. Hania Marwa souligne que « le projet porte les mêmes objectifs et valeurs, mais le nouveau lieu nous offre une plus grande liberté de programmation grâce à son architecture et à son espace extérieur. »
Enfin, elle a ajouté que l’emplacement au cœur de la ville permet de tisser des liens avec un nouveau public et les habitants de la région.
Zina Safir, présidente de l’association Metropolis, a ajouté que le cinéma au Liban n’est plus aussi répandu qu’auparavant, affirmant que « le retour de Metropolis dans la capitale est essentiel, car il contribue à renforcer la pensée et la culture à Beyrouth, qui a toujours été une porte d’entrée pour la créativité ».