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Alcool et santé des femmes : sensibiliser les médecins est crucial

by Sara
France

Les complications liées à la consommation d’alcool sont amplifiées chez les femmes, souligne la Haute Autorité de santé (HAS), qui appelle les médecins à mieux accompagner leurs patientes.

Les risques spécifiques chez les femmes

Les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à l’alcool. Au-delà du tabou qui entoure l’alcoolisme au féminin, les dommages se révèlent plus graves, plus rapides ou spécifiques chez elles, notamment avec le cancer du sein, estiment les autorités de santé, qui jugent ces risques insuffisamment évalués.

Sensibilisation des professionnels de santé

Les professionnels de santé, médecins généralistes, infirmiers, sages-femmes, gynécologues, mais aussi les travailleurs sociaux doivent être sensibilisés aux spécificités de l’exposition des femmes à l’alcool, au-delà des périodes de grossesse et de maternité. La Haute Autorité de santé (HAS) a publié des documents d’information à leur intention.

En abordant ce sujet régulièrement en consultation, comme ils le font pour le tabagisme, tout en veillant à éviter tout jugement moral, ils pourront accompagner les femmes dans la compréhension de leurs usages et la diminution de leurs risques, tout en respectant leurs choix, leurs priorités et leur intimité.

Le cancer du sein et l’alcool

« Le cancer du sein est le premier cancer chez les femmes, et un tiers de ces cancers relèvent de consommations d’alcool légères à modérées, c’est-à-dire en deçà des repères de consommation dite à moindre risque », observe Marie-Olivia Chandesris, cheffe de projet scientifique à la HAS, qui a dirigé la publication.

Une consommation parfois dissimulée

Anxiété, dépression et traumatismes, notamment sexuels, qui favorisent la consommation d’alcool, sont plus fréquents chez les femmes, soumises à des injonctions normatives, esthétiques et conjugales. Cela entraîne une dissimulation de leur consommation, constate la HAS.

Les femmes sont également victimes de violences intrafamiliales et d’agressions, notamment sexuelles, dues aux comportements de leur entourage. « Il existe une association très claire entre des usages d’alcool et des antécédents traumatiques, quels qu’ils soient », rapporte Marie-Olivia Chandesris.

Une sous-évaluation médicale

Sur le plan social, les femmes sont jugées encore plus négativement que les hommes en difficulté avec leur consommation d’alcool, souvent traitées de mauvaises mères. Elles souffrent d’une sous-évaluation médicale et d’un moindre accès aux aides disponibles.

L’Autorité alerte également sur la consommation d’alcool des hommes lors de la conception d’un enfant : « Les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale peuvent aussi résulter de leurs usages, via la toxicité de l’alcool transmise par les spermatozoïdes et non pas uniquement de ceux des femmes durant la grossesse ».

« Face à ces risques, le principe de précaution consiste en l’arrêt de toute consommation d’alcool dès le désir d’enfant ou l’arrêt d’une contraception, pour la femme jusqu’à la fin de l’allaitement, et pour l’homme jusqu’au diagnostic de grossesse ».

Les médecins doivent accompagner les femmes souffrant d'alcoolisme « dans la compréhension de leurs usages et la diminution de leurs risques », estime la Haute Autorité de santé.

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source:https://www.leparisien.fr/societe/sante/alcool-les-medecins-doivent-etre-davantage-sensibilises-aux-risques-chez-les-femmes-juge-la-has-26-02-2025-3DV6DYBSBBDJXNYWKQDVGSBO6A.php

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