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En Italie, **quatre adultes sur dix** souffrent d’un excès de poids, dont trois sont en surpoids et un est obèse. Ce phénomène est particulièrement répandu dans les régions du Sud, bien que l’écart avec le Nord ait diminué au cours des 15 dernières années. Ces données proviennent du système de surveillance Passi de l’**Istituto Superiore di Sanità (ISS)** pour la période 2022-2023, révélées à l’approche de la **Journée mondiale contre l’obésité**. La situation est d’autant plus préoccupante lorsqu’on considère l’incidence chez les jeunes : selon les experts de l’hôpital Bambino Gesù, **un enfant sur trois** est touché par une augmentation incontrôlée de son poids, entraînant des complications telles que des problèmes cardiovasculaires, de l’hypertension et du diabète de type 2.
Données sur l’obésité infantile
En 2023, selon le rapport Iss « OKkio alla Salute », le surpoids touche 19% des enfants et 9,8% souffrent d’obésité, dont 2,6% d’obésité sévère. En Europe, l’**Italie** se classe **quatrième** parmi les pays européens concernant les jeunes de moins de 19 ans, derrière **Chypre** et **Grèce**. À l’échelle mondiale, plus de 390 millions d’enfants et adolescents âgés de 5 à 19 ans sont concernés, et 37 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent également de surpoids, totalisant 427 millions d’individus en surpoids en 2022, dont 500 000 en Europe du Sud.
Caractéristiques du surpoids en Italie
Les données montrent que l’excès de poids est plus fréquent chez les hommes (52% contre 34% pour les femmes), ainsi que parmi les personnes en situation de **difficultés économiques** (52% chez celles qui rencontrent des difficultés financières, contre 39% chez celles qui ne les rencontrent pas) et chez celles ayant un faible niveau d’éducation (63% pour ceux ayant seulement le brevet contre 32% pour les diplômés). L’excès de poids augmente avec l’âge, atteignant 27% chez les 18-34 ans, 53% après 50 ans et 58% chez les 65-74 ans, pour diminuer progressivement après 75 ans, atteignant 46% chez les plus de 85 ans.
Situation dans le Mezzogiorno et attention du système de santé
Les régions du **Mezzogiorno** en Italie conservent une prévalence élevée d’obésité, avec les taux les plus élevés observés en Campanie, Molise et Calabre. Malgré la croissance des chiffres, l’**attention du système sanitaire** à ce problème reste insuffisante. Selon les données Passi, moins de la moitié des personnes en surpoids ont reçu des conseils de leur médecin pour perdre du poids. Les médecins, souligne l’ISS, jouent un rôle crucial dans la lutte contre le surpoids et l’obésité, car un conseil médical encourage les patients à adopter un régime alimentaire. La proportion de ceux qui suivent un régime est significativement plus élevée chez ceux ayant reçu ce conseil (46% contre 17%).
Un problème mondial croissant
Historiquement considéré comme un problème des pays riches, le surpoids augmente désormais dans les pays à faible et moyen revenu. En Afrique, le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids a augmenté de près de 23% depuis 2000. **Carmela Pace**, présidente d’Unicef Italie, souligne que « la malnutrition ne signifie pas seulement manquer de nourriture, mais aussi manger de manière déséquilibrée. La disponibilité de produits alimentaires peu coûteux et malsains entraîne une mauvaise nutrition, en particulier chez les enfants vivant dans la pauvreté ». Dans les pays riches, où vit 31% des enfants du monde âgés de moins de 5 ans, 48% des enfants en surpoids proviennent de ces régions.
Éducation alimentaire et santé mentale
La pathologie de l’obésité continue de se répandre, avec des taux qui pourraient s’aggraver dans les années à venir. Selon les experts, il est essentiel de promouvoir une meilleure éducation alimentaire associée à une augmentation de l’activité physique. À l’occasion de la journée mondiale, la **Société Italienne de Psychiatrie (Sip)** a rappelé que le surpoids est deux fois plus fréquent chez les patients psychiatriques que dans la population générale. Les psychiatres évoquent un « cercle vicieux » lié à la « faim émotionnelle », où l’utilisation de la nourriture comme automédication aggrave les problèmes de santé mentale, suscitant des sentiments de culpabilité.