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En République dominicaine, la première plainte pour homicide involontaire a été déposée suite à l’effondrement tragique du toit d’une discothèque, ayant causé la mort de 231 personnes. Cette action vise non seulement les responsables de l’établissement, mais également les institutions publiques impliquées dans la surveillance et le contrôle des normes de sécurité.
Le gérant de la discothèque Jet Set a exprimé dans un communiqué son entière disponibilité à coopérer avec la justice. Me Félix Humberto Portes Nunez, avocat représentant la veuve et les proches de Virgilio Rafael Cruz Aponte, une des victimes, a souligné qu’il s’agissait d’une « tragédie évitable » pour laquelle la justice doit être rendue.
Considérée comme la pire catastrophe du siècle dans le pays, cette tragédie dépasse le bilan humain de l’incendie de 2005 dans une prison d’Higuey, qui avait causé 136 morts.
Des accusations d’homicide involontaire
La plainte déposée au parquet met en avant des preuves suffisantes pour accuser les gestionnaires du Jet Set d’homicide involontaire. L’établissement, ouvert depuis plus de 50 ans, présentait depuis longtemps des signes de dégradation : fuites, chutes de morceaux et poussière provenant du plafond.
Une chaîne de négligences pointée du doigt
Selon la plainte, l’affaiblissement de la structure est dû à plusieurs facteurs cumulatifs : vétusté, incendie antérieur, réparations inadéquates, infiltrations d’eau, et surcharge du toit par des entrepôts et équipements lourds de climatisation.
Les responsables sont également accusés de négligence dans la planification de la sécurité, du renforcement structurel et du respect des normes de construction.
Responsabilité des institutions publiques
L’avocat de la famille dénonce aussi les manquements des institutions publiques ayant failli à leurs devoirs d’inspection, de surveillance et de contrôle. Ces omissions auraient permis un environnement dangereux, menant à la catastrophe.
Il est précisé que l’État dominicain pourrait être tenu responsable civilement pour ces négligences, qu’elles résultent d’actes ou d’omissions de ses agents. Cette responsabilité est engagée lorsque ces manquements causent un préjudice aux citoyens.
Le drame et ses suites
Le toit de la discothèque s’est effondré dans la nuit du 8 avril à 00h44 (04h44 GMT), alors qu’un concert de la star du merengue Rubby Pérez, décédée lors de l’accident, rassemblait entre 500 et 1 000 personnes. 189 personnes ont été sauvées.
Dans l’après-midi, Antonio Espaillat, gérant du Jet Set, a officiellement déclaré sa collaboration totale avec le procureur chargé de l’enquête, exprimant son engagement à aider à éclaircir les circonstances de l’incident avec transparence et respect.
Cette déclaration témoigne d’une prise de conscience face à la douleur immense ressentie par les victimes, leurs familles et la société dominicaine tout entière.
Réactions officielles
Le président dominicain Luis Abinader a assuré que la justice serait respectée sans intervention gouvernementale, lors de sa conférence de presse hebdomadaire. Il a reconnu l’absence actuelle d’obligation de supervision des constructions privées dans le pays, soulignant un vide juridique qu’il faudra combler.
La présidence a annoncé la création d’une commission d’experts nationaux et internationaux chargée d’établir les causes précises de cette tragédie.