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Les tensions entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires rivales, atteignent un niveau critique, malgré les appels internationaux à la retenue. Plus d’une semaine après l’attentat meurtrier à Pahalgam, au Cachemire sous contrôle indien, le Pakistan redoute une frappe militaire indienne imminente.
Crainte d’une frappe militaire indienne
Dans la nuit du mercredi 29 avril, le ministre pakistanais de l’Information, Attaullah Tarar, a déclaré que le Pakistan disposait de renseignements crédibles selon lesquels l’Inde envisagerait une attaque militaire dans les prochaines 24 à 36 heures, en utilisant l’incident de Pahalgam comme prétexte. Il a averti que toute agression serait suivie d’une riposte décisive et que l’Inde serait tenue pour responsable de toutes les conséquences graves dans la région.
Depuis l’attentat du 22 avril, qui a coûté la vie à 26 civils au Cachemire, les deux pays se renvoient la responsabilité de l’attaque. New Delhi accuse Islamabad de soutenir les terroristes, tandis que le Pakistan réclame une enquête neutre et dénonce le soutien au terrorisme transfrontalier de son voisin indien.
Échanges de tirs et montée des hostilités
Deux jours après l’attentat, les relations diplomatiques entre l’Inde et le Pakistan se sont rapidement détériorées, avec des sanctions, la rupture d’accords et l’annulation de visas. Les échanges de tirs ont repris le long de la Ligne de contrôle (LoC), frontière de facto au Cachemire, pour la sixième nuit consécutive. L’armée indienne rapporte des échanges d’armes à feu parfois à seulement quelques dizaines de mètres. Le Pakistan, tout en gardant le silence officiel, confirme des tirs nocturnes et annonce avoir abattu un drone de surveillance indien ayant pénétré son espace aérien.
La riposte indienne préparée
Selon des sources gouvernementales, Narendra Modi, le Premier ministre indien, a donné carte blanche à l’armée pour organiser une riposte à l’attaque de Pahalgam. Il a laissé à ses chefs d’état-major la liberté de choisir les cibles, le moment et la nature de la réponse. Modi a également réaffirmé la détermination nationale à infliger un coup décisif au terrorisme.
Parallèlement, au Cachemire contrôlé par l’Inde, les forces de sécurité poursuivent une vaste opération pour retrouver les auteurs de l’attentat et leurs complices. Arrêts, interrogatoires et démolitions de maisons liées aux suspects se multiplient, notamment dans des zones à majorité musulmane. Neuf maisons ont déjà été détruites par l’armée, tandis que la police a diffusé les portraits-robots de trois suspects, dont deux pakistanais, liés au groupe jihadiste Lashkar-e-Taiba, accusé d’avoir orchestré l’attaque de Bombay en 2008.
Antécédents et contexte
En 2019, une attaque meurtrière contre des soldats indiens avait conduit à un raid aérien indien au Pakistan douze jours plus tard, suivie d’une riposte pakistanaise. Ces hostilités avaient rapidement cessé, mais ce précédent illustre la fragilité de la paix entre les deux pays.
Appels internationaux à la désescalade
Face à cette escalade, la communauté internationale presse les deux pays de faire preuve de retenue. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est entretenu séparément avec le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif et le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar pour les inciter à éviter une confrontation aux conséquences dramatiques.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio prévoit également de contacter ses homologues indien et pakistanais pour les exhorter à ne pas aggraver la situation. La Chine, acteur régional majeur, a appelé à la retenue afin de préserver la paix et la stabilité dans la région. De son côté, l’Arabie saoudite affirme être en contact avec ses deux alliés pour prévenir une escalade.
Réactions des dirigeants
Shehbaz Sharif a renvoyé la pression vers l’Inde, encourageant António Guterres à conseiller à New Delhi d’agir de manière responsable. Il a menacé : « Le Pakistan se défendra […] de toutes ses forces en cas d’initiative malheureuse de l’Inde. »