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La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie oculaire touchant principalement les personnes de plus de 50 ans. Elle se manifeste par une altération progressive de la vision centrale à cause de la dégradation de la macula, zone centrale de la rétine dédiée à la vision fine. Si la forme dite « humide » bénéficie aujourd’hui de traitements efficaces, la forme « sèche » reste un défi médical pour lequel la recherche explore activement de nouvelles pistes.
La DMLA, une cause majeure de handicap visuel chez les seniors
La DMLA est la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans en France. Son incidence augmente avec l’âge : elle affecte environ 1 % des Français entre 50 et 55 ans, 10 % des personnes âgées de 65 à 75 ans, et jusqu’à 25-30 % au-delà de 75 ans. Les premiers signes peuvent être subtils, comme des sensations visuelles altérées ou l’apparition d’une tâche sombre dans le champ visuel central.
Cette maladie se démarque en deux formes principales : la forme « humide » caractérisée par la prolifération anormale de vaisseaux sanguins sous la rétine, et la forme « sèche » marquée par une atrophie progressive de la macula et la perte des photorécepteurs.
Des avancées thérapeutiques pour la forme humide
La forme humide de la DMLA peut provoquer une perte rapide et sévère de la vision centrale si elle n’est pas rapidement traitée. Heureusement, des traitements efficaces existent grâce à des médicaments appelés anti-VEGF (facteurs de croissance de l’endothélium vasculaire) qui inhibent la croissance des vaisseaux anormaux. Ces médicaments sont administrés par injections intraoculaires régulières, parfois mensuelles selon la gravité du cas.
Le Pr Christophe Baudouin, spécialiste en ophtalmologie à l’hôpital des Quinze-Vingts, souligne l’importance d’une intervention précoce : « À condition d’intervenir rapidement, les traitements permettent de stopper le processus et même d’améliorer la vision. » Des recherches sont en cours pour prolonger la durée d’action de ces traitements via des implants rétiniens rechargeables ou le développement de nouvelles molécules.
Un manque de traitements pour la forme sèche de la DMLA
Contrairement à la forme humide, la DMLA sèche est caractérisée par une atrophie lente mais irréversible de la macula, entraînant une perte progressive des photorécepteurs. Cette forme peut commencer avec des lésions visibles lors de l’examen du fond d’œil qui sont d’abord peu handicapantes, mais qui s’étendent avec le temps, conduisant à une diminution significative de la vision centrale.
La DMLA sèche a la particularité de souvent affecter les deux yeux, rendant son impact fonctionnel plus grave. Malgré les efforts de la recherche, aucun traitement médicamenteux validé n’est à ce jour disponible pour freiner ou arrêter sa progression.
Des pistes prometteuses pour l’avenir
Face à l’absence de traitements efficaces pour la DMLA sèche, les chercheurs s’intéressent particulièrement au rôle de l’inflammation chronique dans l’aggravation de la maladie. Des études ciblent la production de cytokines, ces molécules impliquées dans la réponse inflammatoire, afin de réduire leur impact délétère sur la rétine.
D’autres axes de recherche portent sur des protéines du système immunitaire participant à la cascade inflammatoire. Par ailleurs, des avancées en thérapie cellulaire cherchent à renouveler les photorécepteurs perdus, et des approches innovantes comme l’optogénétique visent à rendre sensibles à la lumière des cellules rétiniennes non photosensibles.
Cependant, ces traitements restent complexes et lourds, avec pour l’instant une capacité limitée à ralentir la maladie ou à restaurer une vision fonctionnelle complète, ce qui freine leur autorisation commerciale en Europe.