Table of Contents
Depuis plusieurs années, les agents du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Grenoble sont confrontés à un danger mystérieux provoquant des troubles de santé récurrents. Face à cette situation, 70 salariés de l’Institut de biologie et de pathologie (IBP) ont exercé leur droit de retrait le 1er avril pour se protéger, illustrant un recours collectif qui dépasse le cadre traditionnel du droit d’alerte.
Des symptômes inquiétants et un malaise persistant
Les salariés concernés souffrent de symptômes tels que maux de tête, picotements et yeux rouges, comme l’atteste l’un des certificats d’accident de service. Depuis 2019, une série de malaises inexpliqués affecte le personnel de l’IBP, où près de 600 personnes travaillent.
Le phénomène s’accompagne d’odeurs nauséabondes, souvent décrites comme une senteur d’œufs pourris, et se traduit par plus de 300 signalements d’accidents de service à la fin de l’année 2024. Cette situation a conduit à la saisine de l’inspection du travail afin d’examiner les conditions de travail et la sécurité des agents.
Enquête et hypothèses autour d’un danger inconnu
Dès l’apparition des premiers troubles, la direction du CHU a initié des investigations. Une piste a été avancée : un taux d’ozone anormalement élevé dans les locaux pourrait être à l’origine des symptômes. Cette hypothèse, toujours en cours d’étude, n’a pas encore permis d’identifier clairement la source des émanations toxiques.
Par ailleurs, à partir de 2020, certains ont évoqué une possible psychose collective, une thèse rapportée par Me Henri Gerbi, avocat des victimes. Toutefois, la persistance des symptômes rend cette explication insuffisante pour écarter un danger réel.
Mesures provisoires et droit de retrait collectif
Pour protéger le personnel, plusieurs mesures ont été mises en place : certaines activités ont été délocalisées hors de l’IBP et le recours au télétravail a été encouragé lorsque cela était possible. Malgré ces précautions, le mystère reste entier et l’exposition continue, même si la mise à disposition de masques est prévue pour atténuer les risques.
La visite du ministre de la Santé, Yannick Neuder, le 4 avril dernier, n’a pas permis de lever le voile sur l’origine du problème. En attendant que l’employeur identifie et élimine la cause, le droit de retrait collectif exercé par ces 70 agents témoigne de l’importance accordée à la protection de leur santé au travail.