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Thales et l’ULiège : Partenariat stratégique pour des roquettes innovantes

by Sara
Thales et l'ULiège : Partenariat stratégique pour des roquettes innovantes
Belgique

Thales Belgique et l’Université de Liège (ULiège), partenaires de longue date et voisins historiques, ont officialisé ce mardi un partenariat stratégique autour de l’innovation dans le domaine des roquettes. Cette collaboration vise à développer conjointement des solutions avancées en intelligence artificielle et propulsion, destinées aux roquettes de nouvelle génération.

Un partenariat renforcé pour l’innovation roquettes

« Thales Belgique et l’université de Liège, c’est une relation fructueuse et établie depuis de nombreuses années », soulignait Alain Quevrin, CEO de Thales Belgique. Après plusieurs collaborations impliquant notamment l’utilisation d’installations universitaires et l’accueil de stagiaires, un nouveau jalon a été franchi avec la signature d’une convention ciblant les effecteurs de nouvelle génération.

Dans le cadre de ce partenariat, Thales investira 1 million d’euros d’ici 2030 pour soutenir les travaux menés par le groupe de recherche commun « Advanced Engineering of Next Generation Effectors », créé au sein du Montefiore Institute of Electrical Engineering and Computer Science à l’ULiège.

Des objectifs ambitieux mêlant IA et propulsion

Les expertises académiques et industrielles convergent vers trois axes majeurs :

  • Développement d’algorithmes d’intelligence artificielle avancés pour le contrôle et le guidage des munitions, afin d’améliorer leur efficacité et adaptabilité dans des environnements complexes.
  • Optimisation de la précision et de la fiabilité, grâce à l’intégration de solutions de fusion de capteurs et de traitement d’images.
  • Conception de systèmes de propulsion innovants, visant à augmenter la vitesse et la portée des effecteurs tout en réduisant leur dispersion.

« Il est important pour nous d’améliorer la vitesse de sortie de notre munition », précisait Alain Quevrin. Ces innovations permettront également d’écarter le recours à la pyrotechnie, en s’appuyant sur des technologies liées aux canons électromagnétiques. Par ailleurs, le domaine électromagnétique sera exploité pour développer de nouvelles charges militaires non létales adaptées aux roquettes de 70 mm fabriquées par Thales.

Le défi de l’intelligence artificielle appliquée à la défense

La contribution de l’ULiège est essentielle, notamment dans le contexte complexe de l’IA appliquée à la défense. Malgré une utilisation grandissante sur le front russo-ukrainien, intégrer une intelligence artificielle performante dans une roquette supersonique reste un challenge majeur.

Le professeur Damien Ernst, qui dirigera les recherches aux côtés de son équipe et de celle du professeur Christophe Geuzaine, explique que l’objectif sera d’exploiter des « paradigmes d’intelligence artificielle d’apprentissage par renforcement extrêmement puissants ». Thales fournira des bases de données spécialisées pour alimenter ces travaux.

Partenariat entre Thales et l'ULiège pour innover sur les roquettes

« Les défis techniques pour construire cette couche d’IA sont immenses, mais je pense que l’expertise à l’ULiège est suffisante pour les relever, même si cela demandera beaucoup de recherche fondamentale », ajoute le professeur Ernst. Un défi majeur sera la création de simulateurs puissants permettant d’entraîner l’IA par essais et erreurs.

La sensibilité du sujet militaire impose une vigilance accrue. Anne-Sophie Nyssen, rectrice de l’ULiège, souligne l’importance d’encadrer strictement l’utilisation de ces technologies par des réflexions éthiques et morales.

Un contexte géopolitique propice à la recherche appliquée

Ce partenariat s’inscrit dans un contexte mondial marqué par l’instabilité et la montée des tensions. « Dans un monde caractérisé par l’instabilité, le retour des logiques de domination et la menace d’une extension de la guerre en Europe, notre rôle est de mettre la science au service de l’intérêt général, y compris dans le domaine de la défense », explique Anne-Sophie Nyssen.

Le vice-président du gouvernement wallon et ministre de l’Économie et de l’Industrie, Pierre-Yves Jeholet, renchérit : « Le contexte géopolitique a changé. Dans un monde où les conflits sont hybrides et où les technologies évoluent à une vitesse fulgurante, nous devons être capables d’anticiper, d’innover et de protéger nos institutions et nos concitoyens. »

La défense est désormais considérée comme un enjeu stratégique majeur. « L’innovation est un facteur déterminant pour renforcer et amplifier nos chaînes de valeur », rappelle le ministre, qui pilote également une Task Force Défense à l’échelle régionale.

Une collaboration exemplaire entre université et industrie

Le partenariat entre Thales et l’ULiège illustre la nécessité d’une perméabilité renforcée entre les mondes académique et industriel. Cette synergie favorise une meilleure compréhension mutuelle et permet d’aligner les rythmes de la recherche fondamentale et de l’innovation industrielle.

« Nous voyons dans ce partenariat un modèle à multiplier et à amplifier », déclare Pierre-Yves Jeholet. « Rendez-vous dans quatre ans pour constater les avancées, nous serons certainement bien plus loin », conclut le professeur Éric Delhez, doyen de la Faculté des Sciences Appliquées de l’ULiège.

Ce rapprochement entre Thales et les chercheurs liégeois pourrait ainsi ouvrir la voie à d’autres collaborations innovantes dans le secteur de la défense et des technologies avancées.

source:https://www.forcesoperations.com/thales-et-luliege-sassocient-pour-progresser-sur-les-roquettes-de-demain/

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