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À l’approche de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson, célébrée le 11 avril, l’association France Parkinson lance un avertissement majeur face à l’explosion attendue des cas de cette maladie neurodégénérative. Selon une étude publiée le 6 avril, le nombre de personnes atteintes pourrait dépasser les 25 millions dans le monde d’ici 2050, soit une augmentation de 112 %. En France, ce sont actuellement 272 500 patients et 25 000 nouveaux cas annuels qui sont recensés, avec une prévision inquiétante : une personne sur cinquante sera touchée au cours de sa vie.
Facteurs expliquant la hausse des cas de Parkinson
France Parkinson identifie plusieurs raisons à cette progression rapide. Le vieillissement de la population reste le facteur principal, contribuant à environ 89 % de l’augmentation prévue d’ici 2050. Cependant, d’autres éléments jouent un rôle crucial.
Notamment l’exposition aux pesticides, qui accroît significativement le risque de développer la maladie. Les professionnels travaillant dans des secteurs à forte utilisation de ces produits chimiques, comme les agriculteurs, sont particulièrement touchés. De plus, les habitants des zones agricoles denses ne sont pas épargnés.
Les professions telles que vignerons, fleuristes et jardiniers, en contact régulier avec les pesticides, présentent également des taux élevés de maladie de Parkinson.
Une reconnaissance encore insuffisante en France
Malgré une bonne connaissance publique de la maladie, l’intervention de l’État français demeure limitée. Plusieurs plans nationaux dédiés aux maladies neurodégénératives, dont celui de 2014 à 2020, ont été mis en place mais leurs résultats sont jugés décevants face aux enjeux réels.
France Parkinson réclame une mobilisation renforcée, avec des politiques adaptées pour accompagner les malades. Cela inclut une approche proactive axée sur :
- la prévention
- la sensibilisation accrue
- le diagnostic précoce
- le soutien à la recherche
L’association souligne que des pays comme les États-Unis ont déjà adopté de telles mesures pour freiner la progression de la maladie et avancer vers sa guérison.
Vers un plan national ambitieux
Au-delà du constat, France Parkinson propose un plan national pour ralentir au maximum la progression de la maladie. L’association insiste sur la nécessité d’une diminution drastique de l’utilisation des pesticides, en évoquant notamment la viticulture conventionnelle qui consomme 20 % des substances chimiques alors qu’elle occupe seulement 4 % des terres agricoles françaises.
Elle demande aux pouvoirs publics de prendre pleinement conscience de cet enjeu majeur de santé publique.
Par ailleurs, l’association appelle à la relance du plan national contre les maladies neurodégénératives, laissé en suspens depuis 2019. Elle recommande également d’adopter le modèle des « Parkinson nurses », des infirmières spécialisées dans l’accompagnement des patients, une initiative déjà répandue dans plusieurs pays anglo-saxons.
Ce dispositif permettrait d’améliorer considérablement la qualité de vie des malades et de leurs proches, notamment en milieu rural.