Table of Contents
L’invasion russe en Ukraine a entraîné une augmentation significative des dépenses militaires en Europe, exacerbée par le retrait progressif des États-Unis sous la présidence de Donald Trump. Cette situation soulève des préoccupations quant à la sécurité du Vieux Continent.
Objectifs de dépenses militaires de l’OTAN
Le 22 juin, les 32 pays de l’OTAN ont validé un nouvel objectif de dépenses militaires, visant à atteindre 5 % du produit intérieur brut (PIB) en matière de défense et de sécurité d’ici 2035. Ce changement représente un bond considérable par rapport à l’objectif actuel de 2 %. Cette décision a été prise en réponse aux menaces russes et aux pressions exercées par Donald Trump, qui appelle les alliés européens à augmenter leurs dépenses militaires, estimant que les États-Unis portent un fardeau disproportionné pour la sécurité en Europe.
Augmentation des dépenses militaires en Europe
Les pays européens n’ont pas attendu le retour de Donald Trump pour réinvestir dans leur défense. En 2024, les dépenses militaires mondiales devraient augmenter de 17 %, atteignant 693 milliards d’euros, principalement en raison de la hausse en Europe, Russie incluse. Cette dynamique est largement influencée par la guerre en Ukraine, entraînant une montée des dépenses tant en Ukraine qu’en Europe, alors que les membres de l’OTAN craignent une expansion de l’agression russe.
Cas spécifiques : Allemagne et France
Entre 2021 et 2024, l’Allemagne a connu une augmentation de près de 50 % de ses dépenses militaires, passant de 54,6 milliards d’euros à 79,2 milliards d’euros, la plaçant au quatrième rang mondial selon les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). En revanche, la France a enregistré une hausse plus modeste de 7 % sur la même période, dépassant 58,1 milliards d’euros l’année dernière.
Nouveaux objectifs de l’OTAN
Le nouvel objectif de l’OTAN se décompose en deux cibles : atteindre 3,5 % du PIB pour les dépenses militaires stricto sensu, et investir 1,5 % du PIB dans des projets liés à la défense et à la sécurité. Ces investissements sont encore flous mais incluent la protection des infrastructures critiques et le renforcement de la résilience civile.
Atteindre l’objectif de 3,5 % dans dix ans nécessiterait un budget militaire d’environ 140 milliards d’euros pour la France et 210 milliards d’euros pour l’Allemagne, un défi dans un contexte de restrictions budgétaires en Europe.
Augmentation des dépenses militaires en Israël
Au Moyen-Orient, Israël a également vu ses dépenses militaires augmenter de 65 % après les attaques du 7 octobre 2023, avec un budget dépassant 40 milliards d’euros en 2024, représentant 8,8 % de son PIB. Cette hausse est la plus significative depuis la guerre des Six Jours en 1967.
Conséquences socio-économiques
Xiao Liang, chercheur au Sipri, souligne que cette priorisation croissante de la sécurité militaire pourrait engendrer des compromis budgétaires affectant d’autres secteurs, ce qui aura des répercussions socio-économiques importantes dans les années à venir.