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VIH : Des caractéristiques génétiques pour une rémission durable

par charles

Contexte et enjeux

Chez une personne infectée par le VIH, le virus peut persister dans l’organisme malgré le traitement antirétroviral. On parle de réservoirs viraux, à l’origine d’un rebond viral rapide à l’arrêt du traitement. Pour certaines personnes, les médecins évoquent ce que l’on appelle les contrôleurs post-traitement, c’est-à-dire une capacité à maintenir une charge virale indétectable après l’arrêt du traitement et à entrer potentiellement en rémission virologique.

Rémission virologique et contrôleurs post-traitement

Il arrive toutefois que le corps parvienne à maintenir une charge virale non mesurable même après l’arrêt du traitement antirétroviral. Ces individus présentent une rémission virologique et constituent un groupe que les chercheurs scrutent pour comprendre les mécanismes immunitaires qui permettent ce contrôle durable du VIH.

Caractéristiques génétiques et rôle des cellules NK

Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et de l’AP-HP ont identifié des caractéristiques génétiques immunitaires particulières fréquemment présentes chez les contrôleurs post-traitement. Dans une étude publiée dans la revue Med le 28 avril 2025, l’analyse de 1 600 participants a révélé que certaines marqueurs génétiques associant les cellules de l’immunité innée, les Natural Killer (NK), sont répandus chez ces patients.

La présence de ces marqueurs est accompagnée par des populations spécifiques de cellules NK dotées d’une capacité accrue à contrôler l’infection. « Ces résultats soutiennent le rôle des cellules NK dans la rémission prolongée du VIH et pourraient orienter le développement de nouvelles immunothérapies », a déclaré Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, coauteur de l’étude.

Un essai clinique pour valider les découvertes

Pour confirmer ces résultats prometteurs, un essai clinique a été lancé dès mars 2023. Son objectif est d’étudier l’association entre les marqueurs génétiques des cellules NK et le contrôle post-interruption du traitement. Quinze à seize personnes porteuses de ces profils génétiques ont été sélectionnées pour une interruption étroitement surveillée du traitement antirétroviral, après une primo-infection traitée précocement. Les analyses sont en cours, selon l’Institut Pasteur.

Perspectives et enjeux pour l’avenir

La découverte représente une étape cruciale dans la poursuite de la rémission durable de l’infection par le VIH. Dans un contexte où les programmes d’accès aux antirétroviraux font face à des défis, le développement de thérapies qui permettent une vie normale sans traitement quotidien devient une avenue de recherche particulièrement nécessaire et urgente. « Cette découverte représente une étape cruciale dans la poursuite de la rémission durable de l’infection par le VIH. Dans un contexte où les programmes d’accès aux antirétroviraux sont fortement menacés, des nouvelles thérapies qui permettront aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie normale sans devoir prendre de traitement deviennent encore plus nécessaires et urgentes », a conclu Asier Sáez-Cirión.

Points clés

  • Rôle des réservoirs viraux dans la persistance du VIH et les risques de rebond après arrêt du traitement.
  • Présence fréquente de marqueurs génétiques liés aux cellules NK chez les contrôleurs post-traitement.
  • Association entre ces marqueurs et des populations de NK capables de mieux contrôler l’infection.
  • Essai clinique en cours pour tester l’impact des marqueurs génétiques sur le contrôle post-interruption.
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