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Des particules invisibles omniprésentes
Les particules microscopiques de plastique sont partout, et l’eau en bouteille ne fait pas exception. D’ailleurs, une étude menée par l’Université Columbia et l’Université Rutgers révèle que les concentrations de plastique dans l’eau en bouteille sont 10 à 100 fois supérieures aux estimations précédentes.
En analysant différentes marques d’eau en bouteille, l’équipe scientifique a identifié en moyenne 240 000 fragments de plastique par litre. « Une bouteille typique d’un litre contient près d’un quart de million de particules de polymère qui peuvent pénétrer dans la circulation sanguine et se loger dans le cœur, le cerveau et d’autres organes », expliquent les chercheurs.
Deux types de particules détectées et leur importance
L’étude, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences en 2024, a mis en évidence deux types de particules : 10 % de microplastiques (entre 5 millimètres et 1 micromètre) et 90 % de nanoplastiques (moins d’un micromètre). Ces derniers sont particulièrement préoccupants. « Plus ils sont petits, plus il est facile de les confondre avec les composants naturels de la cellule », souligne Wei Min, professeur de chimie à Columbia et co-auteur de l’étude.
Méthodologie et résultats
Les chercheurs ont utilisé une technologie innovante, la microscopie à diffusion Raman stimulée, pour détecter ces particules et les identifier grâce à l’intelligence artificielle. Ils ont ainsi pu classifier sept types de plastiques, dont le polyéthylène téréphtalate (PET), utilisé pour fabriquer les bouteilles, ainsi que d’autres polymères issus des processus de filtration et d’emballage.
« Nous avons découvert que si une portion d’eau en bouteille contient de nombreux morceaux de PET, il y en a en réalité moins que les morceaux d’autres plastiques utilisés dans le traitement de l’eau », précise Beizhan Yan, professeur de recherche à Columbia. Cette observation suggère que la contamination ne vient pas uniquement de l’emballage, mais aussi des systèmes de purification.
Une bouteille d’eau sans plastique
Parmi les différentes eaux testées, une seule marque n’a révélé aucune présence détectable de microplastiques ni de nanoplastiques. L’étude ne mentionne pas le nom de cette marque, mais ses résultats montrent qu’il est possible de produire une eau en bouteille dépourvue de contamination plastique, à condition d’adopter des procédés rigoureux de filtration et d’emballage.
Perspectives et implications
Cette découverte pourrait inciter les consommateurs à s’interroger sur la qualité de l’eau qu’ils boivent quotidiennement et à privilégier des alternatives plus sûres. Les scientifiques prévoient d’élargir leurs recherches aux particules de plastique présentes dans l’eau du robinet, les aliments emballés et même les tissus humains, et examiner leurs effets sur le développement et le système nerveux.
« Auparavant, c’était un domaine sombre, inexploré », explique Beizhan Yan. « Les études de toxicité se contentaient de deviner à quels plastiques nous étions exposés. Cela ouvre une fenêtre qui nous permet d’observer un monde qui nous était jusqu’alors invisible. »
En résumé
- En 2024, une étude des universités Columbia et Rutgers révèle des niveaux élevés de microplastiques dans l’eau en bouteille.
- Les chercheurs ont trouvé en moyenne 240 000 fragments de plastique par litre, utilisant la microscopie à diffusion Raman stimulée.
- Une seule marque d’eau testée était sans plastique, soulignant l’importance de procédés de filtration rigoureux.