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Le lait de coco est un ingrédient de plus en plus populaire, particulièrement dans les régimes végétaliens ou sans lactose. Il est apprécié pour sa texture et son goût unique, mais il peut inquiéter les personnes ayant du cholestérol: peuvent-elles en boire sans risquer d’aggraver leur état ? On fait le point avec Anne Guillot, diététicienne nutritionniste libérale et membre de l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes (AFDN).
Rappel : qu’est-ce que le cholestérol ?
Le cholestérol est un lipide essentiel à notre organisme. Il contribue notamment à la formation des membranes cellulaires, à la production de certaines hormones (notamment les hormones stéroïdiennes), à celle des acides biliaires et à la synthèse de la vitamine D. Il est principalement fabriqué par le foie, mais peut aussi être apporté par notre alimentation, en particulier par les produits d’origine animale.
Bon ou mauvais cholestérol (HDL ou LDL) ?
- Le cholestérol LDL (Low-Density Lipoprotein), surnommé « mauvais cholestérol ». Présent en excès, il peut s’accumuler dans les artères et favoriser les plaques d’athérome, augmentant le risque d’événements cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde ou l’AVC.
- Le cholestérol HDL (High-Density Lipoprotein), surnommé « bon cholestérol ». Ce type de cholestérol aide à éliminer l’excès de cholestérol LDL et contribue à protéger la santé cardiovasculaire.
Pour rester en bonne santé, il est essentiel de surveiller son taux de cholestérol et de viser une réduction du cholestérol LDL. Une alimentation équilibrée, riche en fibres et en antioxydants, et pauvre en graisses saturées est recommandée, rappelle Anne Guillot.
Le lait de coco : qu’est-ce que c’est exactement ?
Le lait de coco est un liquide dense et crémeux obtenu en pressant la chair de noix de coco râpée, mélangée à de l’eau. Ce procédé permet d’extraire les graisses naturelles de la noix de coco, ce qui confère au lait sa texture épaisse et son goût légèrement sucré et distinctif.
Il existe deux types principaux : le lait de coco « crémeux », plus riche en graisses et plus épais, et le lait de coco « allégé », plus liquide et contenant moins de matières grasses tout en conservant la saveur caractéristique de la noix de coco. Le lait de coco est largement utilisé dans les cuisines du monde, notamment en Asie, en Inde et dans les Caraïbes, et sert d’alternative végétalienne et sans lactose dans de nombreuses préparations.
Boire du lait de coco : est-ce bon ou mauvais pour le cholestérol ?
En dépit de sa teneur en graisses saturées, estimée à environ 16,5 g pour 100 g, le lait de coco n’est pas nécessairement mauvais pour le cholestérol. Son impact varie selon les personnes, souligne Anne Guillot.
Les graisses saturées et leur impact sur le cholestérol
Les graisses saturées, consommées en excès, peuvent augmenter le taux de cholestérol LDL et favoriser les maladies cardiovasculaires. Cependant, toutes les graisses saturées ne se valent pas. Le lait de coco fournit des triglycérides à chaîne moyenne (TCM), qui sont métabolisés différemment des graisses saturées d’origine animale.
Les triglycérides à chaîne moyenne (TCM)
Les TCM sont rapidement utilisés par l’organisme comme source d’énergie et ne sont pas stockés sous forme de graisse. Certaines recherches suggèrent même qu’ils pourraient avoir un effet neutre, voire bénéfique, sur les niveaux de cholestérol en augmentant le HDL, le « bon cholestérol ». Autrement dit, le lait de coco n’a pas exactement les mêmes effets négatifs que d’autres sources de graisses saturées et peut présenter des bienfaits nutritionnels grâce à des vitamines et minéraux qu’il contient, tels que le magnésium, le fer, le potassium et les antioxydants.
Toutefois, certaines personnes sont plus sensibles aux graisses saturées, y compris celles du lait de coco, et peuvent voir leur cholestérol LDL augmenter. Cela dépend de facteurs génétiques, du mode de vie et des quantités consommées.
Régime anti-cholestérol : comment intégrer le lait de coco dans son alimentation ?
Il est possible d’intégrer le lait de coco dans une alimentation adaptée au cholestérol, à condition de le faire avec modération et dans le cadre d’un régime global équilibré. Voici des conseils pratiques :
- Privilégier les versions allégées lorsque cela est possible, afin de réduire l’apport en matières grasses.
- Modérer les quantités : privilégier des portions modérées, par exemple 100 à 150 ml par utilisation occasionnelle.
- Équilibrer avec d’autres sources de graisses saines, comme les oméga-3 présents dans les poissons gras, les noix et les graines.
- Limiter l’association avec d’autres aliments riches en graisses saturées (beurre, crème, viandes grasses) lorsque l’on cuisine au lait de coco.
- Alterner avec d’autres laits végétaux (amande, soja, avoine, etc.) pour réduire l’apport global en graisses saturées.
- Intégrer le lait de coco dans une alimentation riche en fruits, légumes, fibres et graisses insaturées (avocats, huiles végétales comme l’huile d’olive).
À retenir sur le lait de coco et le cholestérol
Le lait de coco n’est pas interdit en présence d’un taux de cholestérol élevé, mais sa consommation doit rester modérée et intégrée dans une alimentation équilibrée. Il peut être apprécié sans excès dans le cadre d’un régime global visant à limiter les graisses saturées et à favoriser les fibres et les bonnes graisses. Pour adapter votre alimentation à votre profil lipidique et préserver votre santé cardiovasculaire, il peut être utile de discuter avec un professionnel de santé.