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SNCF : Une alternative pour sauver le dépôt de Béziers

by Lea
France

Après trente-deux ans de lutte, les salariés du dépôt SNCF de Béziers ne lâchent pas prise face à la perspective de fermeture. La direction, affichant une posture ferme, semble prête à tout pour fermer le centre, et les syndicats avancent leurs arguments. « On nous a confirmé en septembre dernier que les départs à la retraite ne seraient pas remplacés et que le site fermerait d’ici trois ans », déplore Nicolas Midague, secrétaire de la CGT des cheminots de Béziers. Quarante salariés restent sur place à ce jour.

Pourtant, le projet de création d’un Centre de maintenance du matériel (CMR) pourrait assurer l’avenir de ce site. « On a besoin de ce centre. Les deux existants dans la région (à Nîmes et à Toulouse) sont saturés. Tout le monde l’attend », soutient Jérôme Vallet, cheminot de Béziers.

Et d’ajouter que, dans le cadre d’une volonté affichée par la Région Occitanie de développer le train, les besoins sont criants. « La convention signée entre la Région et la SNCF a pour objectif d’augmenter l’offre de 25 %, ce qui implique d’accroître la composition des trains, de rouvrir des petites lignes, donc il faut du matériel et du personnel », avance Bruno Brechon, secrétaire fédéral de la CGT des cheminots de Montpellier.

Par ailleurs, l’arrivée envisagée de la Ligne à grande vitesse entre Montpellier et Béziers, dans un premier temps, impliquerait le développement des TER depuis d’autres villes pour desservir cette LGV.

Mais la direction privilégierait Narbonne pour l’implantation de ce CMR. « Ils réfléchissent à implanter ce nouveau CMR à Narbonne, pour être au carrefour du Languedoc-Roussillon. Deux terrains seraient ciblés : un au nord de la gare, proche d’un quartier résidentiel et risquant d’impliquer la vue d’un hôtel quatre étoiles ; sur l’autre terrain, c’est faisable mais il manquerait un axe routier, ce qui est techniquement difficile et coûterait au minimum 15 millions d’euros », explique Bruno Brechon.

L’édile de Narbonne semble hésiter à donner son feu vert à ce projet.

Selon les syndicats, tout est prêt dans la cité de Riquet pour accueillir ce CMR. Sur place, trois activités restent en activité: un centre d’excellence dédié aux contacteurs et aux cheminées — réparation des contacteurs de France —, un technicentre pour restaurer les locomotives thermiques et, enfin, un centre de détagage, détaille Guillaume Berthezène, secrétaire technique de la filière matériel de la CGT cheminots de Béziers.

Outre le savoir-faire, le foncier, contrairement à Narbonne, est disponible: « Notre gare de triage comporte déjà 27 voies; on pourrait s’en servir pour relancer le fret, et l’axe routier est garanti », note Jérôme Vallet.

Ce développement serait aussi une bouffée d’emploi, les syndicats tablant sur la création de 40 à 80 emplois, ce qui n’est pas négligeable pour Béziers, une ville durement touchée.

Face à la position jugée dogmatique de la direction, la CGT espère obtenir une étude de faisabilité sur le site de Béziers, rejetée jusqu’à présent. Cette alternative pourrait mettre fin à la casse sociale opérée ces dernières années.

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