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La chercheuse Elara Bertho explore la trajectoire de la chanteuse et activiste Miriam Makeba, ainsi que celle de Stokely Carmichael, mettant en lumière leur engagement en faveur du pouvoir en Guinée, un pays fraîchement indépendant, tout en interrogeant leur possible aveuglement face aux violences du régime en place.
Conakry : un carrefour d’émancipation
Dans les années 60 et 70, Conakry s’affirme comme « un centre majeur des décolonisations et des luttes panafricaines », et devient un « carrefour intellectuel et culturel » postcolonial. Dans son ouvrage Un couple panafricain. Miriam Makeba et Stokely Carmichael en Guinée, Elara Bertho met en avant le rôle déterminant de la capitale guinéenne en tant qu’espace d’émulations émancipatrices.
Les ombres de la dictature
Toutefois, cette période d’espoir est assombrie par l’horreur de la dictature d’Ahmed Sékou Touré, qui dirigeait le pays à cette époque. Alors que Miriam Makeba, chanteuse sud-africaine au succès mondial, s’installe en Guinée en 1968, dix ans après l’indépendance, son engagement semble s’inscrire dans un contexte complexe où l’idéal d’émancipation se heurte à la réalité des violences politiques.
Un engagement partagé
Makeba, exilée depuis les années 60, et Carmichael, militant afro-américain, partagent une vision d’un avenir meilleur pour l’Afrique. Leur présence en Guinée souligne l’importance des luttes pour l’indépendance et la justice sociale, tout en soulevant des questions sur le soutien apporté à des régimes autoritaires au nom de la solidarité panafricaine.
Réflexions sur le panafricanisme
La recherche d’Elara Bertho nous invite à réfléchir sur les implications du panafricanisme à cette époque et sur la responsabilité des figures influentes comme Makeba et Carmichael face aux dérives des gouvernements qu’ils soutenaient. Leurs contributions à la culture et à la lutte pour les droits civiques demeurent essentielles, mais il est crucial de ne pas perdre de vue les réalités politiques de leur temps.