Après près de neuf mois loin du banc, Paulo Fonseca retrouve le banc de l’Olympique lyonnais. Suspendu pour une période jugée incompatible avec ses fonctions, le technicien portugais revient progressivement dans l’effectif. Cette absence laisse une cicatrice morale et un sentiment d’injustice qui persiste autour de son nom. Son retour s’opère dans une atmosphere marquée par les épisodes récents et par la volonté de transformer cette épreuve en force pour l’équipe.
Le chemin disciplinaire a été long et lourd à gérer. La commission de discipline de la LFP a infligé neuf mois sans banc et sans vestiaires, avec une éventuelle reprise des vestiaires possible dès le 15 septembre et un retour effectif sur le banc programmé au 30 novembre 2025. L’explication officielle évoquait une attitude intimidante envers l’arbitre lors d’un échange à distance. Fonseca est considéré comme un acteur important du championnat, et sa sanction a été présentée comme un exemple à ne pas suivre.
Pendant ces mois, Fonseca a dû diriger les matches depuis les tribunes, loin de la proximité du vestiaire et du banc. Il explique que cette distance a modifié sa relation avec les joueurs et l’environnement du club, mais il affirme avoir tiré parti de cette perspective nouvelle pour préparer les rencontres différemment. Il avoue aimer regarder le match depuis les tribunes et se demande parfois s’il préfère cette distance analytique ou la présence sur le banc; il se montre toutefois convaincu qu’il sera sur le banc dès que possible.
Sur le plan opérationnel, le staff a dû s’adapter. Jorge Maciel, son adjoint, a pris les commandes sur le banc, en lien avec Fonseca qui prenait de la hauteur pour le déroulé des rencontres. Le travail s’est organisé autour d’une continuité et d’une meilleure communication avec les joueurs, sans bouleversement spectaculaire. L’équipe a mené ses séances en dehors du vestiaire ou en hôtel, où les cadres ont gagné en importance dans ce contexte singulier.
Du point de vue comptable, le bilan de cette période est contrasté. Sur 24 matches dirigés hors du banc, l’équipe a remporté 13 victoires, subi 8 défaites et obtenu 3 matchs nuls, soit environ 58 % de victoires. Lors des cinq premiers matches après le retour, le club avait déjà aligné trois succès et deux défaites, avant que le temps additionnel du dernier rendez-vous ne vienne rappeler l’étendue du combat. Le staff a aussi noté une dynamique plus positive avec une victoire 3-0 contre Nantes lors de l’intérim de Maciel, signe d’un esprit de groupe renforcé.
Les changements ont été concrets sur le terrain comme dans les loges du club. Jorge Maciel a pris les commandes sur le banc, tandis que Fonseca occupait une position élevée pour observer et analyser le jeu. La préparation des matches s’est orientée vers une plus grande autonomie des joueurs et une réduction des exigences en temps réel, afin que l’équipe puisse avancer même en son absence. Le cadre s’est assemblé autour d’un esprit d’équipe renforcé, avec une communication tirée vers l’essentiel.
À chaque conférence de presse, Fonseca répète le même mot: injustice. Il reste optimiste et insiste sur le fait qu’il apprend de cette situation, tout en affirmant qu’il continue à ressentir une forme d’injustice. Il rappelle qu’il est prêt à payer le prix des actions qu’il a commises et non à être un simple exemple pour les autres. Son adjoint confirme que la fin de la suspension ouvre une nouvelle dynamique et replace Fonseca au cœur du leadership; l’équipe attend ce retour comme un tournant.
Selon lui, le retour à la normale est en marche. Les matches d’Europa League, qui l’ont vu rester sur le banc, ont servi d’entraînement à sa vie sur le banc en Ligue 1: il se considère plus mesuré, plus concentré sur l’équipe et moins porté à commenter les décisions arbitrales. Il affirme rester lui‑même: expressif, émotif, mais déterminé à préserver l’équilibre émotionnel et à privilégier le bien collectif.