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L’éradication de l’éducation à Gaza : un drame humain
Les étudiants palestiniens dans la bande de Gaza passent généralement leurs examens en juin après une année de dur labeur, espérant construire un avenir meilleur pour eux-mêmes et leurs familles. Cette année, 88 000 étudiants de Gaza devaient se présenter à ces examens, mais la guerre d’extermination menée par l’armée d’occupation depuis plus d’un an les a empêchés de participer aux examens et de s’engager dans le processus éducatif organisé.
Au-delà de la destruction terrible des universités de Gaza et de ses bibliothèques, de nombreux étudiants ont été tués ou blessés, ont perdu leurs familles et vu leurs rêves s’effondrer. Cet article met en lumière le processus d’extermination éducative systématique suivi par l’État d’occupation dans sa dernière guerre contre le territoire.
La situation avant la guerre
Avant le 7 octobre 2023, le secteur éducatif en Palestine, tant dans la bande de Gaza que dans la Cisjordanie, faisait face à de grandes crises. La Cisjordanie, en particulier dans la zone « C » qui représente 61 % de la région occupée, a connu un grave manque d’écoles et d’infrastructures éducatives, certaines étant menacées de démolition à cause de l’occupation.
Des restrictions quotidiennes sur le chemin de nombreux étudiants et enseignants palestiniens, notamment par le biais des points de contrôle israéliens, ont également entravé leur accès à l’éducation.
Dans la bande de Gaza, les institutions éducatives ont souffert du blocus et de la destruction de leurs installations lors de chaque guerre depuis 2009, sans oublier les crises récurrentes d’électricité et d’accès à Internet, qui ont eu un impact négatif sur le parcours éducatif des étudiants.
Malgré ces défis, les enseignants et les étudiants palestiniens ont joué un rôle crucial dans le développement de la société palestinienne. Une recherche menée par « Ordib », une organisation française d’académiciens, souligne l’intérêt croissant pour l’éducation à Gaza, même dans des conditions difficiles.
Les conséquences de la guerre
Lors de la guerre d’extermination, toutes les universités de Gaza ont été détruites, et 92,9 % des écoles ont subi des dommages importants. Environ 84,6 % des écoles nécessitent une reconstruction complète pour reprendre leurs activités.
Plus de 50 % des installations de l’UNRWA (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) ont été ciblées, y compris de nombreuses écoles.
À la fin juillet 2024, 625 000 étudiants de Gaza avaient perdu une année scolaire complète, et 39 000 étudiants n’ont pas pu passer les examens de fin d’études pour la première fois depuis des décennies. De nombreux observateurs estiment que beaucoup de ces jeunes ne retourneront pas à l’école à cause des destructions massives.
Le 30 juillet, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a annoncé que 9 211 étudiants avaient été tués, ainsi que 397 membres du personnel académique, avec 14 237 étudiants et 2 246 enseignants blessés.
Une attaque ciblée contre l’éducation
Selon un rapport récent de l’organisation américaine « Truthout », l’armée israélienne a spécifiquement ciblé les écoles, les bombardant plus que tout autre type de bâtiment. Environ 63 % des bâtiments de Gaza ont été touchés depuis le début de la guerre, mais plus de 90 % des écoles ont subi des dommages.
La destruction des écoles ne s’arrête pas là; des académiciens de renom, comme le Dr. Rafat Al-Arair et le Dr. Sufyan Abdul Rahman Tayeh, ont été tués, ciblés en raison de leur contribution à l’éducation et de leur potentiel à éclairer les générations futures.
Ce massacre éducatif ne concerne pas seulement les bâtiments, mais aussi les esprits brillants capables de conduire l’avenir des nouvelles générations vers le développement.
Le concept d’extermination éducative
Le terme « extermination éducative » commence à être largement utilisé pour décrire la situation à Gaza. En avril 2024, des experts de l’ONU ont qualifié les attaques contre l’infrastructure éducative de « génocide scolaire », un ciblage délibéré des écoles et des sites patrimoniaux.
Une pétition signée par environ 100 universitaires européens en mars 2024 a dénoncé la destruction systématique des structures éducatives à Gaza. Les efforts pour maintenir le système éducatif palestinien sont de plus en plus difficiles alors que l’occupation continue de frapper à la fois les infrastructures et le personnel éducatif.
Le Dr. Ali Abu Saada, directeur général de l’enseignement supérieur à Gaza, a averti que l’attaque contre les institutions éducatives vise à priver les Palestiniens de leurs fondements culturels et intellectuels.