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Dans *Mendell Station*, le premier roman de J.B. Hwang, l’auteur explore le processus de deuil à travers le prisme d’une employée de la poste. Miriam, qui a récemment perdu sa meilleure amie Esther dans un tragique accident, se retrouve à contester sa foi en Dieu, un parcours amplifié par la perte de son père des années auparavant. Son histoire nous entraîne dans une quête de connexion profonde et de sens.
Une quête spirituelle à travers le service postal
Pour faire face à sa crise de foi, Miriam trouve un emploi au sein du Service Postal des États-Unis (USPS), devenant une travailleuse essentielle durant la pandémie. Elle recherche un travail physique, où elle peut être seule, et commence à nous guider à travers l’écosystème invisible du USPS à San Francisco. Sa errance devient une sorte de pèlerinage, chaque lettre qu’elle écrit à Esther représentant un lien tangible avec son passé. Elle modifie même les adresses sur les enveloppes en remplaçant le nom par « DEC », l’abréviation pour *decedent*.
L’humanité des travailleurs essentiels
Avec grâce et humour, Hwang dépeint le métier de facteur, mettant en lumière la compassion entre les travailleurs et leur engagement à répondre aux besoins des autres. Il décrit le labeur quotidien des employés postaux, souvent invisibles aux yeux du public, qui reçoivent peu ou pas de paiement supplémentaire pour les risques encourus pendant leur service. Hwang interroge aussi la consommation ostentatoire en période de crise, soulignant que peu de gens pensent à ceux qui transportent ces colis jusqu’à nos portes.
Les relations humaines et la résilience
Au cours d’une interview, J.B. Hwang partage que son intention d’écrire de la fiction est de pouvoir explorer le chagrin sans la pression de capturer parfaitement sa défunte amie. La dynamique entre Miriam et Esther montre que l’amitié peut perdurer malgré les pertes et les distances. Même la mort ne peut briser ce lien, un sentiment renforcé par les lettres échangées dans l’esprit de Miriam.
Réflexions sur la foi et la spiritualité
Miriam traverse une crise de foi profonde, ce qui soulève des questions sur la nature même de la foi. Hwang souligne que, indépendamment des croyances religieuses, chacun a foi en quelque chose, que ce soit dans la démocratie, la science ou soi-même. Pour Miriam, cette foi se heurte à un vide immense après la perte de sa structure spirituelle, la poussant à rechercher des sensations physiques comme moyen de trouver un sens à sa souffrance.
La réalité du travail postal pendant la pandémie
En tant qu’ancienne employée de la poste, Hwang décrit les défis auxquels les travailleurs étaient confrontés pendant la pandémie. Les commandes massives de colis pendant les confinements ont créé une pression supplémentaire sur un service déjà éprouvé. Malgré le manque de reconnaissance, elle insiste sur l’importance des travailleurs essentiels qui, sans leur contribution, risquent de voir nos communautés s’effondrer.
Un service au service de tous
Hwang affirme que le USPS est une institution qui, malgré ses inefficacités, est cruciale pour la cohésion sociale. Elle déplore que la valeur de ce service, qui ne reçoit aucune aide gouvernementale et fonctionne de manière autonome, soit souvent sous-estimée. Protéger l’USPS, c’est préserver un lien vital entre les gens, quel que soit leur lieu de résidence.