Table of Contents
La chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) exprime son inquiétude face à l’aggravation des tensions diplomatiques entre Paris et Alger, qui menace directement les échanges commerciaux annuels d’environ 5 milliards d’euros d’exportations françaises vers l’Algérie.
Escalade des tensions et risques pour le commerce franco-algérien
Dans un communiqué publié le jeudi 17 avril, Michel Bisac, président de la CCIAF, déplore ce « regain de tension » entre Paris et Alger, survenant quelques jours seulement après la reprise d’un dialogue constructif entre les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune. Il qualifie cette escalade de « politique politicienne » préjudiciable aux relations économiques bilatérales.
La CCIAF invite l’ensemble des acteurs économiques, qu’ils soient français, algériens ou issus de la diaspora, à s’engager dans la dynamique initiée par les deux chefs d’État afin de préserver le lien économique et d’éviter les conséquences néfastes des déclarations partisanes.
Fort de ses 19 années d’expérience en Algérie, Michel Bisac craint que la crise actuelle ne soit plus grave que les précédentes, lesquelles n’avaient pas encore impacté les relations commerciales. Il souligne que si l’Algérie décidait de rompre ses relations économiques, les exportations françaises, évaluées à 5 milliards d’euros, seraient immédiatement perdues, posant la question des capacités françaises à faire face à une telle perte.
Conséquences dans le monde économique et réactions des organisations patronales
Face à la dégradation du climat des affaires, la CCIAF encourage les entreprises françaises travaillant avec des partenaires algériens à témoigner de leur volonté de maintenir leurs partenariats, qui contribuent également à la stabilité de l’emploi en France.
Par ailleurs, le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), principale organisation patronale du pays, a annulé une rencontre prévue en France avec ses homologues du Medef. Cette décision fait suite à des informations selon lesquelles les autorités françaises auraient dissuadé un dirigeant d’une entreprise française de transport maritime de se rendre en Algérie pour finaliser un projet d’investissement.
Michel Bisac a précisé qu’il s’agit de Rodolphe Saadé, président du groupe maritime CMA CGM, qui devait rencontrer le président Tebboune pour discuter d’investissements majeurs dans les ports algériens. CMA CGM n’a pas souhaité commenter cette information.
Chiffres clés des échanges commerciaux entre la France et l’Algérie
Selon la Direction générale du Trésor, les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie ont atteint 11,1 milliards d’euros en 2024. La France exporte pour 4,8 milliards d’euros de biens vers l’Algérie, tandis que les importations s’élèvent à 6,3 milliards d’euros, principalement constituées d’hydrocarbures.
Ce contexte est aggravé par la récente décision d’Alger de déclarer persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, en représailles à l’arrestation puis à la détention d’un agent consulaire algérien en France.