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Le Maroc, nouveau hub cinématographique pour les géants d’Hollywood

by Sara
Le Maroc, nouveau hub cinématographique pour les géants d'Hollywood
Maroc, France, Royaume-Uni, USA

Le Maroc s’impose aujourd’hui comme une destination de choix pour les productions cinématographiques internationales. Bénéficiant d’un écosystème local riche et d’une main-d’œuvre qualifiée, le royaume attire de plus en plus les géants d’Hollywood, ainsi que les grandes plateformes de streaming comme Netflix, Amazon ou Disney.

Un décor multiple et une industrie en plein essor

Dans les rues de Casablanca, il n’est pas rare de voir certains quartiers se transformer en décors dignes de grandes capitales étrangères. En quelques jours, la Ville blanche se métamorphose tour à tour en front de mer de Beyrouth ou en souk de Kaboul, tandis que Tanger prend l’apparence d’Alger grâce aux talents des décorateurs locaux. Cette polyvalence a séduit de nombreuses productions. Par exemple, le studio Pathé a choisi le Maroc pour tourner son film en deux volets De Gaulle, réalisé par Antonin Baudry, faute d’autorisation en Algérie. Plus récemment, François Ozon a débuté l’adaptation de L’Étranger de Camus dans ce pays.

Le Maroc n’attire pas uniquement les cinéastes français. Le réalisateur Philippe Mechelen, qui a filmé durant près de deux mois pour son œuvre Le Routard, souligne que des plateformes américaines telles que Netflix, Amazon ou Disney ont désormais leurs habitudes sur place. Le célèbre film Gladiator 2 a largement utilisé les décors naturels d’Ouarzazate, surnommé le Hollywood marocain, tandis que Christopher Nolan a choisi Aït-Ben-Haddou pour son dernier projet, L’Odyssée.

Un crédit d’impôt attractif de 30 %

En 2023, le Centre cinématographique marocain (CCM) a annoncé que plus de 100 millions d’euros avaient été investis dans le pays par des productions françaises, britanniques et américaines. Trente-six longs-métrages étrangers y ont été tournés, auxquels s’ajoutent de nombreuses séries et publicités.

Ce succès repose en grande partie sur les mesures incitatives instaurées en 2018 par les autorités marocaines. Un crédit d’impôt de 30 % est accordé sur les dépenses effectuées localement, un dispositif très proche de celui en vigueur en France. Cette aide est conditionnée à la mention obligatoire du CCM dans le générique, ainsi qu’au respect de certaines contraintes scénaristiques, notamment l’interdiction de porter atteinte au roi ou à la religion.

Un réseau local performant et spécialisé

Les réalisateurs étrangers s’appuient sur un vivier de sociétés de production locales expérimentées. Ahmed Louati, cofondateur de la société parisienne White and Yellow Films, explique : « Nous faisons appel à des sociétés qui gèrent la production exécutive au Maroc et livrent un contenu cinématographique de grande qualité. »

Depuis une dizaine d’années, plusieurs entreprises se sont spécialisées dans la production audiovisuelle, segmentant ainsi un marché devenu très professionnel. Hicham el Ghorfi, cofondateur de Lions Production & Service à Marrakech, insiste sur l’importance du réseau : « Notre marché principal reste l’Europe, en particulier la France. » Certaines sociétés, comme Dune Films, sont rodées aux exigences des grosses productions américaines. Pour Gladiator 2, cette entreprise a mobilisé jusqu’à 1 500 techniciens pendant plusieurs semaines.

De nombreux professionnels marocains sont formés notamment à l’École supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV), une institution reconnue au-delà des frontières. Leurs rémunérations sont parfois comparables à celles des techniciens français, bien que la plupart travaillent en autoentrepreneurs, ce qui réduit les charges sociales pour les productions.

Des projets de studios et une concurrence régionale

Le dynamisme du cinéma marocain attire également les investisseurs. Plusieurs projets de studios sont en cours autour de Marrakech, qui bénéficie d’une meilleure logistique que le traditionnel centre de tournage d’Ouarzazate. Des groupes chinois avaient envisagé d’implanter des infrastructures, mais ont finalement renoncé. Par ailleurs, un producteur local a lancé la construction de décors extérieurs destinés à des scènes bibliques ou romaines.

Face à cette montée en puissance, les professionnels marocains cherchent à renforcer leur position. La concurrence s’organise déjà dans des régions proches, notamment à Dubaï et en Arabie saoudite, qui développent également leurs propres hubs de production audiovisuelle.

source:https://www.challenges.fr/monde/netflix-amazon-ou-disney-ont-leurs-habitudes-comment-le-maroc-attire-les-cineastes-du-monde-entier_603836

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