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Historic England a confirmé, pour la première fois grâce à une analyse dendrochronologique, que le Sycamore Gap, arbre, âge, Hadrian’s Wall était âgé d’au moins 100–120 ans lorsqu’il a été abattu, renforçant la thèse selon laquelle il aurait été planté à la fin du XIXe siècle par le propriétaire terrien John Clayton.
Sycamore Gap, arbre, âge, Hadrian’s Wall : méthode et résultats de la datation
Une équipe d’experts a procédé à la première analyse des anneaux de croissance du tronc abattu du sycomore connu sous le nom de Sycamore Gap. La tranche d’échantillon a été prélevée sur l’extrémité inférieure du tronc, puis emballée et transportée au centre scientifique national de Historic England à Portsmouth, un ensemble de laboratoires situé sur le site d’un fort du XVIIIe siècle où l’on mène des recherches sur des sites patrimoniaux depuis 75 ans.
Le comptage des anneaux a permis d’établir que l’arbre avait un âge minimal de 100–120 ans au moment de son abattage. Historic England précise que, comme la section analysée avait été prélevée à un mètre du sol, l’arbre doit être plus ancien encore : “The oldest rings representing the very first years of the tree’s life would be represented lower down the tree, in the base of the trunk, suggesting it was first planted in the late 19th century.”
Tom Frater, directeur régional à Historic England, a souligné la complexité technique de l’opération : “I think people had a real sense of it being an old feature in the landscape but you don’t know, you can’t know just by looking at it when it’s living, and the historical records give us clues but only so much.” Il a ajouté que le travail en laboratoire exigeait une grande précision car les anneaux sont extrêmement serrés sur un arbre de cet âge et présentent “anomalies and splits” qui compliquent l’analyse.
Origine supposée et places historiques liées à John Clayton
Les conclusions s’accordent avec l’hypothèse, soutenue notamment par le National Trust, selon laquelle le sycomore aurait été planté à la fin du XIXe siècle par John Clayton, le town clerk de Newcastle et propriétaire de nombreuses terres autour du mur d’Hadrien. Clayton est souvent présenté comme un grand défenseur du site : chaque fois que des parcelles autour du mur étaient mises en vente, il cherchait à les acheter pour les protéger. English Heritage l’a qualifié de “man who saved Hadrian’s Wall”.
Clayton est décédé en 1890, et Historic England indique que, sans confirmer définitivement la théorie, les datations obtenues sont compatibles avec une plantation réalisée avant cette date. Ainsi, l’apparition du sycomore dans le paysage à la fin du XIXe siècle reste la lecture la plus plausible des éléments actuels.
Impact de l’abattage illégal et mémoire du lieu
Le sycomore de Sycamore Gap occupait un site pittoresque sur le mur d’Hadrien, dans le Northumberland, qui a été le cadre de nombreuses demandes en mariage, célébrations d’anniversaire et dispersions de cendres. Son abattage illégal, survenu une nuit d’orage en septembre 2023, a provoqué une émotion et une colère largement partagées au Royaume‑Uni et à l’étranger.
Les deux hommes reconnus coupables de l’abattage, Daniel Graham et Adam Carruthers, ont été condamnés à quatre ans et trois mois de prison chacun. L’événement et la suite judiciaire ont ravivé l’intérêt pour l’arbre et pour la protection des éléments paysagers associés au mur d’Hadrien.
Ce que précise l’enquête scientifique
Historic England rappelle que la dendrochronologie apporte des éléments concrets mais que certaines limites demeurent : l’analyse porte sur une section disponible du tronc et, pour connaître précisément l’année de plantation, il faudrait accéder aux anneaux situés à la base complète du tronc. Néanmoins, la fourchette minimale de 100–120 ans et les caractères observés sur les anneaux soutiennent l’idée d’une plantation antérieure à la mort de John Clayton.
Les experts insistent également sur la difficulté technique de l’opération sur un sycomore : les limites des anneaux sont moins nettes que pour d’autres espèces, et des anomalies rendent le repérage des années plus délicat. Malgré ces contraintes, la datation apporte une confirmation scientifique importante au débat sur l’origine du sycomore emblématique.