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Afghanistan : Taliban luttent contre l’addiction aux drogues
À travers un proverbe afghan, « Qui a la santé a l’espoir, et qui a l’espoir a tout », nous comprenons la gravité de la situation actuelle. Cinq décennies de guerres et de conflits ont engendré des morts, des blessés, des déplacés, et une recrudescence de la pauvreté et du chômage. Les blessures laissées par ces conflits sont profondes et omniprésentes, et rares sont les familles afghanes qui n’ont pas été touchées par la perte d’un être cher ou un handicap.
Cette réalité a conduit plus de 3,5 millions d’Afghans à sombrer dans l’addiction, perdant ainsi leur santé et leur espoir. La situation est considérée par le Taliban comme un « héritage odieux » de l’occupation américaine qui a duré 20 ans, marquée par une augmentation significative du nombre de dépendants, touchant hommes, femmes et enfants, notamment parmi les réfugiés de retour d’Iran et du Pakistan.
Échos du passé
Les scènes tragiques d’addiction et de rassemblements de toxicomanes sont devenues des souvenirs du passé, mais elles persistent dans la mémoire des habitants de la capitale, Kaboul. Un habitant, Abdullah, se souvient d’un temps où le pont « Pol-e-Sokhta » était un repaire pour des centaines de consommateurs de drogues, s’accroupissant parmi les détritus et les seringues.
Les parcs, tels que « Shahr-e-Naw Park », étaient également envahis par des toxicomanes, rendant leur accès difficile pour les habitants. Les passants et les conducteurs ressentaient une certaine peur en passant à proximité des zones de consommation, appréhendant d’être attaqués par des consommateurs de drogues cherchant à voler pour financer leur addiction.
Ces scènes de souffrance et de pauvreté étaient familières aux habitants, où des surdoses et le froid prenaient la vie de près de 150 personnes chaque mois, un chiffre alarmant révélant l’ampleur de la crise.
Programmes de réhabilitation
Sous l’égide de Mollah Hibatullah Akhundzada, leader de l’Emirat islamique, une commission a été créée pour s’occuper des toxicomanes, impliquant les ministères de l’Intérieur, de la Santé, et des Affaires sociales. Malgré le manque de ressources, le gouvernement taliban a mis en place plusieurs centres de traitement à travers le pays, le plus grand étant une ancienne base militaire de l’OTAN, reconvertie en centre de réhabilitation capable d’accueillir jusqu’à 5000 patients.
Ce centre, doté d’un budget de 75 milliards d’Afghani (environ un milliard de dollars), offre des traitements et des soins adaptés. Les activités quotidiennes incluent des repas organisés et des prières collectives, permettant aux résidents de retrouver une certaine structure.
Réhabilitation et réinsertion
Dans ce centre, les toxicomanes participent à des ateliers d’apprentissage, tels que la couture, la fabrication de chaussures, et la préparation de pain, ce qui leur permet d’acquérir des compétences pour leur réinsertion. Abdul Qayoom, un superviseur, révèle que l’âge des participants varie entre 14 et 80 ans, et qu’ils proviennent de différentes régions de l’Afghanistan.
Des histoires de réhabilitation sont inspirantes. Par exemple, Aziz Rahman Faqiri, 65 ans, raconte comment il a été victime de l’addiction en tant que réfugié en Iran, avant de trouver une nouvelle chance dans ce centre. Un autre participant, Mohammad Waseem, a retrouvé sa passion pour l’enseignement du Coran après avoir surmonté sa dépendance.
Le Coran comme voie de guérison
Dans un environnement serein, des groupes de participants se réunissent pour lire le Coran, renforçant leur lien spirituel et leur processus de guérison. Les enseignants, comme Abdul Rashid, partagent la sagesse des écritures, affirmant que la lecture du Coran est un puissant moyen de lutter contre l’addiction.
Les témoignages des participants soulignent l’efficacité de ce programme de réhabilitation. Beaucoup d’entre eux expriment une gratitude profonde pour avoir retrouvé leur santé et leur dignité, aspirant à vivre sans drogues et à se réintégrer dans leurs familles et leurs communautés.
La volonté du gouvernement taliban de supprimer la culture de l’opium et de réduire les addictions dans le pays est manifeste, visant à atteindre un « zéro addiction » après avoir éradiqué la culture du pavot, faisant d’Afghanistan un pays marqué par l’espoir d’un avenir meilleur.


